
Depuis l’arrivée au pouvoir de l’actuel régime, la Mauritanie traverse une période sombre, marquée par une triple crise : politique, économique et sociale. Malgré les promesses de réformes et de stabilité, la réalité quotidienne des citoyens est marquée par l’inaction, l’improvisation et un recul flagrant des acquis fondamentaux posés par Mohamed Ould Abdel Aziz, fondateur incontestable d’une Mauritanie moderne.
Nouakchott, la vitrine du pays, est aujourd’hui l’illustration parfaite de l’immobilisme du régime actuel. Depuis la fin du mandat du président Mohamed Ould Abdel Aziz, aucune infrastructure d’envergure n’a vu le jour. Les trois autoponts en cours de finalisation au carrefour Bamako, Madrid et Hay Saken avaient tous été lancés par l’ancien président. Faut-il six années de pouvoir pour mener à terme trois ouvrages déjà amorcés ? La réponse est aussi accablante que consternante : le pays est à l’arrêt.
Sur le plan judiciaire, le régime actuel a préféré l’acharnement politique à la construction d’un État de droit. L’ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz est aujourd’hui poursuivi dans une affaire dite de «corruption», pourtant entachée de manipulations grossières et de conflits d’intérêts sans précédant marqué par l’impopularité d’un régime à cause de son incapacité à diriger un pays.
La commission parlementaire à l’origine du faut rapport qui a servi de base à sa poursuite a vu tous ses membres récompensés par des postes ministériels quelque temps après leur rapport parlementaire sur commande. Une telle collusion entre justice et politique décrédibilise toute prétention à l’objectivité ou à la transparence. Pis encore, la plupart des proches collaborateurs de Abdel Aziz sont toujours aux commandes, occupant des postes stratégiques dans les rouages de l’État, à commencer par le Premier ministre et le chef de cabinet du président. Quelle cohérence peut-il y avoir à poursuivre un homme tout en maintenant son entourage aux plus hautes fonctions si ce n’est de l’acharnement ?
La flagrance de l’incohérence incohérence conduit à porter un candidat à la présidence de la Banque africaine de développement (BAD), incarne cette contradiction, qui pourtant est acteur d’un accord controversé douloureux pour l’économie de ce pays… Des éléments révélés au cours du procès de l’ancien président, c’est lui le véritable signataire de l’accord controversé sur la construction de l’aéroport de Nouakchott, en sa qualité de ministre des finances de l’époque. Et pourtant, c’est l’ancien président qui est poursuivi pour ces fautes, tandis que l’un des véritable auteur est soutenu activement par l’État mauritanien dans sa course à la BAD, au mépris total de la vérité et de la justice.
Cette duplicité pose une question grave : à quel jeu joue-t-on avec l’image de la Mauritanie à l’international ?
La vérité est que les Mauritaniens font aujourd’hui face à une dégradation alarmante des services publics. L’école est sinistrée, les hôpitaux surchargés et démunis voire inexistants, l’accès à l’eau potable devient un luxe même dans la capitale Nouakchott, à Nouadhibou, à Kiffa… partout. Le minimum vital échappe aux citoyens. Le pouvoir, après après six ans, n’est pas capable de présenter un bilan concret dans les secteurs de base : éducation, santé, eau, électricité…. Un tel niveau d’incapacité est inédit.
La Jeunesse abandonnée, immigration massive, précarité et chômage endémique galopant : pour le mandat de la jeunesse. De qui se moque t’on vraiment ?
La récente bousculade au cours des dépôts pour le recrutement des sapeurs-pompiers a été un révélateur brutal de la détresse des jeunes. Pour quelques postes, des milliers de jeunes se sont rués dans une bousculade désespérée, symbole d’une jeunesse sacrifiée, d’un pays sans politique de l’emploi, sans vision pour l’avenir. Le régime actuel ne propose aucune stratégie sérieuse pour l’emploi des jeunes ou l’insertion des femmes, alors que ce sont les piliers d’un redressement économique durable.
Ce régime, qui devait incarner la continuité et la stabilité, est devenu le vecteur d’un malaise profond et d’un recul généralisé. Le peuple mauritanien mérite mieux ! Il mérite des dirigeants visionnaires, compétents, portés par l’intérêt général et non prisonniers de calculs politiques, de règlements de compte ou de logiques d’auto-préservation. L’heure est grave !!!
Il est temps pour les forces vives de la nation : les jeunes, les cadres, les patriotes de tous bords, de se lever pour proposer une alternative sérieuse, capable de rendre à la Mauritanie sa dignité et de remettre le pays sur le chemin du progrès à travers la justice et l’équité sociale comme gage d’un développement économique et sociale durable.
Demba SEMEGA
Nouakchott – Bordeaux
Les opinions exprimées dans cette rubrique n’engagent que leurs auteurs. Elles ne reflètent en aucune manière la position de www.kassataya.com
Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source www.kassataya.com