
Dans une région où les besoins sociaux, agricoles, éducatifs et sanitaires sont immenses, le Conseil Régional du Guidimakha (CRG) s’impose comme un acteur de premier plan à travers des investissements ciblés et bénéfiques pour les populations. Sous l’impulsion de son président, M. Issa Coulibaly, et avec l’engagement de ses membres, le CRG mène une politique de développement structurée. Mais malgré des résultats palpables, les limites budgétaires freinent l’ambition d’un développement plus conséquent et durable.
Des avancées notables dans l’éducation et la sécurité
Sous la mandature précédente, plus de 39 salles de classe ont été construites, assurant à chaque collège de la région un renforcement de ses capacités d’accueil. À cela s’ajoute la distribution de 472 table-bancs en 2024, avec un objectif similaire pour l’année en cours. Pour sécuriser les établissements, 26 gardiens de collèges ont été recrutés en 2025, protégeant ainsi le matériel pédagogique contre les dégradations.
La clôture de six collèges (Tachott, Hassi Saagaar, Tektaaké, Bayédiam, Ajaar et Boully) témoigne aussi d’un souci de sécurisation des infrastructures éducatives.
Une dynamique agricole prometteuse mais entravée par le manque de moyens
L’agriculture constitue un axe prioritaire pour le CRG. En 2024, le Conseil a acquis 4 tracteurs, auxquels se sont ajoutés 7 autres dotés par l’État. Grâce à ces engins, 1 200 hectares ont été labourés, malgré des difficultés logistiques et l’absence de budget de fonctionnement adéquat.
Pour renforcer ce dispositif, 25 conducteurs de tracteurs seront recrutés cette année, accompagnés de 4 superviseurs, un coordinateur régional et un logisticien. Le premier vice-président, M. Waly Diawara, insiste : « Ces efforts sont importants pour nos populations. » Mais il rappelle aussi que « ce n’est pas suffisant tant que les budgets ne le seront pas. »
L’accès à l’eau : une priorité vitale
L’année 2024 a vu la réalisation de quatre forages, dont un particulièrement emblématique à Doubouldé, village de la commune de Harasse, où beaucoup d’habitants souffraient de maladies rénales à cause de l’eau insalubre. « Ce forage avec réseau et château d’eau nous tenait à cœur », souligne M. Diawara. D’autres projets ont été menés à Sey Sidi dans la commune de Tachott qui a bénéficié d’un forage et Selibaby, où une citerne de 20 tonnes attend sa mise en service grâce à un forage en cours.
Des équipements pour l’autonomisation locale
En 2024, le Conseil a acquis 2 bennes, un chargeur et une citerne, destinés à être loués à des tarifs préférentiels aux populations. Ce matériel sera également mobilisé pour l’aménagement des sols agricoles et l’approvisionnement en eau durant les périodes critiques. « Il nous faudrait une dizaine de citernes, mais on agit avec ce qu’on a », confie le vice-président.
Sécurité civile et santé : des avancées significatives
Grâce à une requête du président du CRG, deux camions-citernes de pompiers ont été obtenus auprès de l’ambassade du Japon à Nouakchott. Ces véhicules ont permis la création de la Direction de la Sécurité Civile et de la Gestion des Crises, avec des infrastructures adaptées (cour, réserve d’eau, hangar).
Sur le plan sanitaire, le CRG pilote également le projet INAYA, financé par la Banque mondiale, qui vise à améliorer les performances des centres de santé en Mauritanie.
Un siège modernisé pour une meilleure gouvernance
Pour accompagner ces efforts, le Conseil a voté l’extension de son siège afin d’y intégrer un garage mécanique, des bureaux modernes et des salles de séminaire destinées à la formation, la planification et l’accueil d’événements régionaux, nationaux et même internationaux.
Un budget trop limité face à l’immensité des défis
Malgré ces efforts importants pour les populations, le Conseil Régional du Guidimakha est confronté à une réalité budgétaire sévère. « Nous voulons cibler les besoins réels des populations, mais nos budgets sont très limités », déplore M. Diawara. L’ambition est là, les priorités sont clairement identifiées, mais les ressources ne suivent pas à la hauteur des besoins. Pour rappel, en 2024, le budget du Conseil Régional du Guidimakha est de moins de 30 millions MRU (nouvelles ouguiyas) soit moins de 70 mille euros.
Nécessité d’une augmentation du budget régional
Face aux résultats obtenus avec peu de moyens, l’augmentation du budget du CRG apparaît non seulement légitime, mais nécessaire. Elle permettrait à la région du Guidimakha de répondre plus efficacement aux attentes de ses habitants, de soutenir l’agriculture nationale, de renforcer ses infrastructures éducatives et sanitaires, et de faire émerger un développement local durable. Car, comme le souligne le vice-président du Conseil : « Ce ne sera jamais suffisant tant que les budgets ne seront pas suffisants. »
Ibrahima Samba DIOUM
Professeur d’économie-gestion
Académie de Paris
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