
Courrier international – « Il est dans mon sous-sol. Il apprend le runyankore (une langue parlée dans le sud-ouest de l’Ouganda) » a posté, à propos de M. Mutwe, Muhoozi Kainerugaba, qui est également le fils du président ougandais Yoweri Museveni, dans une série de tweets sur X tard jeudi soir.
« Tu es le prochain », a-t-il ajouté à l’adresse de l’opposant emblématique.
« Le temps nous le dira », a réagi sur X Bobi Wine.
Le chef des forces armées de 51 ans a également posté une photo du responsable de sécurité le crâne et la barbe rasés et au moins en partie déshabillé, un cliché largement condamné par l’opposition sur le réseau social.
Muhoozi Kainerugaba, connu pour ses commentaires débridés sur le réseau social qui ont pu engendrer des tensions diplomatiques, a aussi fait allusion à la torture de M. Mutwe, affirmant qu’il l’avait battu et qu’il devait encore le castrer.
Il a aussi affirmé avoir capturé Eddie Mutwe « comme une sauterelle » et qu’il saluait une photo de Yoweri Museveni « tous les jours avant le petit-déjeuner ».
Main de fer
« L’enlèvement d’Eddie Mutwe et de nombreuses autres personnes par l’armée rappelle au monde entier à quel point l’ordre public s’est effondré en Ouganda », a déclaré Bobi Wine à l’AFP vendredi.
« Le fait que Muhoozi confirme l’enlèvement et la détention illégale d’Eddie Mutwe et partage ses photos à moitié nues témoigne du niveau d’impunité atteint par le régime criminel », a-t-il ajouté.
Bobi Wine a dans la foulée appelé à un rassemblement en solidarité à son chef de sécurité dans le quartier de la capitale ougandaise Kampala où se trouve le siège de son parti.
« Des soldats de forces spéciales ougandaises (SFC) viennent d’attaquer et de boucler notre quartier général ! Les Ougandais, en Ouganda et à l’étranger, doivent se soulever et protester contre Museveni et son fils violent ! » a-t-il dénoncé peu après cet appel.
Ancien chanteur aujourd’hui âgé de 43 ans, Bobi Wine, de son vrai nom Robert Kyagulanyi, est le visage de l’opposition au régime de Yoweri Museveni, qui dirige l’Ouganda d’une main de fer depuis 1986.
Le chef de la Plateforme d’unité nationale (NUP), principal parti d’opposition, avait indiqué le 27 avril que son responsable de sécurité venait d’être enlevé « violemment » dans un village proche de Kampala par des hommes armés en uniforme des SFC.
Kampala (AFP)
Source : Courrier international (France)
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