
– L’ancien premier ministre et ex-chef rebelle Guillaume Soro, exclu de la présidentielle d’octobre avec d’autres figures de l’opposition, a dénoncé une « dérive autoritaire assumée », affirmant que les autorités ivoiriennes ont « choisi l’injustice comme méthode, l’arbitraire comme politique, la peur comme stratégie ».
Dans une vidéo mise en ligne jeudi 1er mai sur les réseaux sociaux, l’opposant de 52 ans, qui vit en exil depuis 2019 et fait l’objet d’un mandat d’arrêt international, décrit une situation « gravissime » et des « heures sombres » à six mois du scrutin du 25 octobre. « Par une dérive autoritaire, assumée d’ailleurs, quatre grandes figures de l’opposition, représentant près des trois quarts de l’électorat, ont été arbitrairement radiées des listes électorales », a-t-il assuré.
Il faisait référence à Tidjane Thiam, chef du principal parti d’opposition, radié à la suite d’une décision d’un tribunal sur sa nationalité. Mais aussi à l’ancien président (2000-2011) Laurent Gbagbo, son ancien bras droit Charles Blé Goudé et lui-même, tous exclus de la course à la présidentielle en raison de condamnation judiciaire.
Les autorités récusent toute intervention politique et déclarent s’appuyer sur des textes ou décisions juridiques. « Peut-on encore réellement parler d’élection dans un pays où on choisit ses adversaires comme on choisit des figurants », s’est demandé M. Soro, assurant qu’il n’« accepterait jamais » son exclusion.
En exil depuis 2019
Pour M. Soro, qui était à la mi-avril au Ghana voisin, « peut-on construire la paix sur l’injustice, bâtir la réconciliation sur l’exclusion, peut-on prétendre à la stabilité en muselant la majorité du peuple ? Non, trois fois non ».
Il a ensuite interpellé la communauté internationale et « en particulier la Cedeao », la communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest, « si prompts à condamner les régimes militaires mais étrangement et curieusement silencieuse face au coup d’Etat civil ».
« Où est la Cedeao quand un président viole la Constitution, manipule la justice, exclut ses opposants et se prépare à un quatrième mandat illégal, inconstitutionnel de fait. Où est la Cedeao ? Faut-il attendre une flambée de violences pour réagir, faut-il attendre du sang pour réagir ? », a-t-il lancé.
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