
Courrier international – “Peut-on exiger des Français de passer une journée sans baguette ?” s’interroge la Neue Zürcher Zeitung (NZZ) en amont de la “dure journée” du 1er Mai, pendant laquelle, au pays de la baguette de pain, les boulangeries devront rester fermées.
“Pas de croissants dégoulinants de beurre, pas de baguette croustillante et pas d’éclairs à la crème non plus. Si l’on veut manger du pain, des viennoiseries ou des pâtisseries le 1er Mai, on doit les faire soi-même ou se contenter de surgelés. Quelle horreur !”, estime le très sérieux quotidien de la suisse allemande.
En cause : le droit du travail hexagonal, qui, depuis 2006, impose aux 35 000 boulangers français de fermer boutique le jour de la fête du Travail.
Pendant longtemps, nombre de boulangers ont ignoré cette nouvelle législation. Mais avec la crise du Covid-19, l’inspection du travail a durci les contrôles, lesquels peuvent désormais coûter cher.
Un sujet très politique
C’est ce qui est arrivé à Jean-François Bandet, le patron de la chaîne Bo&Mie, qui a été convoqué au commissariat, fin avril, après un contrôle le 1er mai 2021 dans une de ses boutiques parisiennes, et risque une amende de 78 000 euros, comme le rapporte la NZZ. L’homme s’est dit indigné, et l’affaire, devenue virale, a mobilisé la Confédération nationale de la boulangerie et pâtisserie.
“L’ouverture des boulangeries est depuis devenue une question politique”, écrit la NZZ, qui note que la députée d’extrême droite Marine Le Pen s’est emparée de la question en défendant le droit des boulangers d’ouvrir les 1er Mai, attaquant le gouvernement Macron au passage : “Quand ce gouvernement va-t-il laisser les Français travailler ?” s’est-elle insurgée.
Deux sénateurs centristes ont également annoncé avoir déposé un texte pour modifier le Code du travail et permettre aux boulangeries d’ouvrir le 1er Mai.
“Le 1er Mai est un jour important en France. La fête du Travail donne en général lieu à des défilés et des manifestations de grande ampleur, auxquels s’ajoutent des traditions plus anciennes comme le muguet porte-bonheur, et, pour beaucoup de gens, la possibilité d’avoir un jour de congé et peut-être un long week-end”, explique aussi The Local.
Source : Courrier international (France)
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