Mauritanie – L’antichambre de monsieur Dialogue ne désemplit pas : Le défilé

Le Calame  Depuis quelques jours, les acteurs politiques sollicités par le coordinateur national Moussa Fall défilent à son siège, qui pour des contacts préliminaires, qui pour remettre une réponse à sa demande. Le dernier en date a été la majorité présidentielle qui a réussi, semble-t-il, à compiler ses propositions.

Au lendemain de sa désignation, en Mars dernier, Moussa Fall adressait un courrier aux partis politiques reconnus et aux candidats de la dernière présidentielle leur demandant de lui faire parvenir leurs propositions sur le dialogue. Ils avaient à se prononcer sur les attentes et objectifs, les thèmes à débattre, les participants et le mécanisme de suivi pour la mise en œuvre des résolutions.

Le coordinateur cherche donc à établir une feuille consensuelle pouvant servir de base au dialogue. Il s’agit là d’une nouvelle approche saluée par les acteurs politiques et dont le but est de se donner toutes les chances de réussite au dialogue. Dans sa première rencontre avec la presse, le 7 Avril dernier, le coordinateur rappelait ainsi qu’il ferait appel à toutes les bonnes volontés pouvant apporter une valeur ajoutée au processus de préparation et de tenue du dialogue.

Les choses semblent avancer : alors même que Moussa Fall n’a pas fini de rencontrer et/ou les acteurs politiques et de la Société civile, une liste de propositions qui lui seraient déjà parvenues circule sur le Net. Elle condense divers points portant beaucoup plus sur les élections que sur d’autres questions nationales et, selon des sources proches de la coordination, ce « document [serait] sans fondement ». Y aurait-il déjà comme une volonté manifeste de certaines chapelles ou officines de renseignements à faire avorter le processus ?

En effet, la place des militaires dans l’arène politique a toujours été évacuée des dialogues précédents, tout comme celles du gouvernement et de la haute administration régulièrement accusés de biaiser les élections : ceux qui affirmaient hier que parler des militaires était une ligne rouge sont-ils revenus à la charge pour demander leur exclusion du discours politique ? Un point qui a toujours clivé : il est impensable pour ceux-ci et leurs protégés de s’extirper de ce champ où ils se sont incrustés depuis 1978, avec l’aide de divers groupes nationalistes qui les manipulent… ou qui se font manipuler par ceux-là.

De fait, on ressent, depuis la désignation du coordinateur, comme une sorte de gêne – pour ne pas dire malaise – au sein de plusieurs formations politiques n’hésitant pas à attiser les braises de la migration clandestine. La règle affichée par le président de la République de chercher des solutions à toutes les questions nationales ne plairait pas à certains groupuscules qui travailleraient à faire avorter le dialogue comme par le passé.

Certains analystes suspectent leurs basses manœuvres pour s’opposer au traitement de certaines questions et à écarter même certains acteurs. Il revient donc au président de la République et à son « Monsieur Dialogue » de garder le cap et éviter de voir dériver le processus mis en branle depuis quelques semaines. C’est bel et bien au Président de prouver, dans les faits, sa volonté constante de privilégier l’apaisement et le consensus. Un marqueur qu’il a voulu imprimer à sa gouvernance.

 

 

 

Dalay Lam

 

 

 

 

Source : Le Calame (Mauritanie)

 

 

 

 

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