
une absence totale de considération pour cette région du monde. Quelles qu’en soient les conséquences à l’échelle économique.
– A en croire le conseiller principal du président américain pour l’Afrique, le continent est « très important » pour Donald Trump. « Il apprécie énormément l’Afrique et les Africains », déclarait Massad Boulos dans une interview à la BBC, le 23 avril. Des propos surprenants, tant les actions entreprises depuis cent jours par le locataire de la Maison Blanche semblent traduireDernier exemple, s’inscrivant dans la litanie des coupes franches opérées par l’administration Trump : Washington veut désormais fermer le Millennium Challenge Corporation, une institution qui investissait des milliards de dollars dans des projets d’infrastructures, notamment en Afrique.
L’annonce semble presque anecdotique, après le démantèlement de l’Usaid, l’agence américaine d’aide au développement, ordonné par le président dès son arrivée au pouvoir. Un retrait brutal du principal bailleur de la solidarité internationale, dont les pays africains tentent encore de prendre la mesure. Notamment ceux, comme la République démocratique du Congo (RDC), l’Ethiopie ou le Kenya, qui captaient des financements massifs dévolus aux urgences humanitaires, à la sécurité alimentaire ou aux programmes de santé.
Selon l’Institut d’études de sécurité, un cercle de réflexion panafricain, la réduction de l’aide américaine risque de faire basculer à court terme près de 6 millions d’Africains dans l’extrême pauvreté. Et même 19 millions d’ici à 2030, d’après une estimation basée sur des modélisations de l’université de Denver.
« Une gifle sur les deux joues »
Sans doute soucieux de ne pas s’aliéner Washington et conscients des aspirations de la jeunesse à plus de souveraineté, les dirigeants africains n’ont guère critiqué en public cette décision. « Je tiens à remercier M. Trump, car je pense qu’il nous a giflés non pas sur une joue, mais sur les deux », lançait même, en mars, le président zambien, Hakainde Hichilema, affirmant qu’il était temps pour le continent d’assumer ses responsabilités en matière de développement.
Mais la conjoncture ne prête guère à l’optimisme. « Les décideurs africains ne devraient pas faire preuve de trop de complaisance. Avec Donald Trump, il y a très peu de nouvelles positives pour la région et il n’est pas sûr qu’ils en prennent toute la mesure », estime Ronak Gopaldas, directeur de Signal Risk, un cabinet d’analyse situé en Afrique du Sud, évoquant en particulier les répercussions de la guerre commerciale déclarée par M. Trump au reste du monde.
Déjà, celle-ci semble annoncer la fin de l’African Growth and Opportunity Act (AGOA), cet accord commercial vieux d’un quart de siècle permettant à une trentaine de pays africains d’exporter des milliers de biens en franchise de taxes vers le marché américain. Le dispositif est censé expirer en septembre et son renouvellement paraît illusoire.
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