Un homme d’affaires français raconte comment un ministre mauritanien lui a demandé une commission

CridemL’homme d’affaires et investisseur français, André Guelfi, raconte dans son autobiographie un témoignage vibrant et amer de son expérience en Mauritanie, après avoir été contraint de fermer deux sociétés de pêche, SOMAP et SOMIP, dans lesquelles il avait investi son argent, et il a quitté la Mauritanie définitivement après qu’un ministre du gouvernement de Ould Daddah lui ait demandé des commissions pour faciliter ses activités.

Par la suite, les autorités ont tenté de l’exploiter pour régler leurs comptes dans leurs conflits internes. Guelfi a indiqué que la Mauritanie représentait pour lui un territoire riche en opportunités prometteuses, mais cela a également constitué le théâtre de sa séparation définitive avec le monde maritime.

Il raconte comment son aventure d’investissement en Mauritanie a pris un tournant sombre. Guelfi a découvert qu’un ministre mauritanien (dans les années 60) demandait des commissions secrètes pour faire passer ses activités.

Dans une note secrète qu’il a remise personnellement au Président Mokhtar Ould Daddah, il a décrit en détail les montants qui avaient été versés de manière illégale, ce qui a conduit par la suite à l’arrestation du ministre concerné. Cependant, la tension a augmenté lorsque son successeur, Wane Birane, est devenu la cible d’une nouvelle conspiration.

Lorsque Guelfi a été convoqué à Nouakchott, il a rapidement réalisé que les autorités tentaient de l’utiliser pour renverser le nouveau ministre Birane, qui n’était pas impliqué dans l’affaire de la demande des commissions.

Guelfi a ajouté qu’il avait refusé d’être un outil dans un conflit interne, et a décidé de se retirer.

Dans un fax vertigineux qu’il a envoyé au ministre qu’il considère comme derrière cette machination, il a annoncé son départ définitif de la Mauritanie en disant : «Puisque le Président Mokhtar (comme on me l’a dit) ne “veut” pas m’accueillir, je ne reviendrai jamais dans son pays.

Par générosité, je lui offre un cadeau : je lui cède mes parts dans mes sociétés Somap et Somet. Je prédis qu’auparavant ces deux institutions ne tarderont pas à s’effondrer après mon départ…».

Ce départ soudain de l’investisseur et homme d’affaires français marquait également la fin de sa relation avec le domaine de la pêche maritime : «C’était la fin de mon histoire avec la mer… Moi et la mer, notre histoire est terminée».

Il ne garde de son aventure mauritanienne que le souvenir de cette prophétie amère qu’une voyante lui avait un jour murmurée : «Tout ce que vous construisez sur l’eau s’effondrera.»

 

 

 

Article de l’ancien diplomate Ahmed Mahmoud Jemal

 

 

 

Source : Aqlame – Mauritanie  via Cridem – (Le 25 avril 2025)

 

 

 

 

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