
Seneplus – Un an après sa défaite électorale et son installation à Marrakech, l’ancien président Macky Sall continue d’exercer son influence sur la politique de son pays. Selon Jeune Afrique, malgré son absence physique, il peut toujours compter sur « une armée de vétérans pour mener la barque » et maintenir la flamme de son parti, l’Alliance pour la République (APR).
Depuis avril 2024, Macky Sall s’est établi au Maroc « par tradition républicaine », mais reste très impliqué dans la vie de son parti. L’APR a instauré des « réunions du jeudi » au siège du parti à Dakar, « dont Macky Sall suit l’avancée avec attention », rapporte JA.
Le parti a également entrepris une restructuration importante. « En mars, l’APR a acté l’agrandissement de son Secrétariat exécutif national (Sen), passé d’une cinquantaine de personnes à 487. Un Sen ‘élargi, rajeuni, féminisé’, selon les termes de l’un de ses secrétaires », précise le magazine.
Cette réorganisation permet au parti de « satisfaire les différentes tendances d’un groupe qui peine à s’unir en l’absence de son chef », tout en donnant l’opportunité à « un large panel de responsables de pouvoir donner leur avis ».
Plusieurs figures de premier plan demeurent fidèles à l’ancien président. Sidiki Kaba, « son dernier Premier ministre, figure respectée et consensuelle de l’APR », préside généralement les réunions hebdomadaires. Il est épaulé par Amadou Mame Diop, ancien président de l’Assemblée nationale, « qui continue de recevoir les confidences de Macky Sall et de conduire les délégations en son nom ».
D’autres figures importantes incluent Mansour Faye, frère de l’ex-première dame, qui a récemment « obtenu de la justice sénégalaise l’autorisation de quitter le territoire après plusieurs tentatives infructueuses ». Yoro Dia, ancien porte-parole de la présidence, « gère quant à lui la bataille de l’opinion ».
Face aux difficultés juridiques rencontrées par plusieurs membres du parti, « un collectif des avocats républicains a été mis sur pied », révèle Jeune Afrique. Ce groupe comprend « des ténors du barreau sénégalais », dont El Hadj Amadou Sall, Aïssata Tall Sall et Oumar Youm, tous anciens ministres.
L’équipe juridique défend non seulement les responsables politiques « interdits de quitter le territoire », mais aussi des personnalités périphériques comme « le commissaire Cheikhna Keïta, arrêté pour avoir évoqué une ‘bagarre’ au palais présidentiel ». Macky Sall a également « engagé l’avocat français Antoine Vey » pour des affaires personnelles.
Depuis Marrakech, l’ancien président développe ses propres activités. Jeune Afrique révèle qu’après l’ouverture d’un cabinet de conseil, il a créé « un cabinet immobilier, Semo Real estate », co-dirigé avec « l’expert-comptable marocain Tariq Berrada El Azizi ».
Selon le magazine, « certains responsables estiment que leur chef est toujours intéressé par le poste de secrétaire général des Nations unies ». Il reste également « mobilisé sur la réforme de la gouvernance financière internationale » et dirige une fondation « spécialisée dans les questions de paix et de développement ».
Source : Seneplus (Sénégal) – Le 20 avril 2025