
Le Soleil – Un symposium international sur le thème : « Aline Sitoé : 80 ans après, l’actualité d’une icône des luttes de libération et du refus de la désafricanisation », aura lieu le 22 mai prochain à Ziguinchor, pour faire revivre l’héritage de la Dame de Kabrousse.
« La célébration des 80 ans de la disparition d’Aline Sitoé Diatta offre une occasion inédite de réactualiser son héritage à l’aune des défis contemporains. Le Symposium réunira plusieurs chercheurs issus des universités sénégalaises, instituts de recherche nationaux et internationaux et des personnalités qui apporteront leurs réflexions et contributions afin d’approfondir les thèmes en discussion », explique un communiqué du comité d’organisation.
La même source renseigne que les communications porteront notamment, sur : « identité et culture » chez Aline Sitoé Diatta ; la conception de la liberté chez Aline Sitoé Diatta ; la dignité chez Aline Sitoé Diatta. Mais aussi, sur l’éthique chez Aline Sitoé Diatta ; la résistance et désobéissance civile chez Aline Sitoé Diatta ; l’autonomisation de la femme chez Aline Sitoé Diatta et la conception du développement endogène chez Aline Sitoé Diatta.
Ce symposium, marquant la célébration des 80 ans de la disparition d’Aline Sitoé Diatta, est une initiative du mouvement de pensée Impluvium, et est co-organisé avec l’Association sénégalaise de philosophie (ASEPHI), le Laboratoire de recherche en Sciences économiques et sociales (LARSES) de l’UASZ, le Laboratoire de recherches sur les Institutions et la Croissance (LINC) de l’Université Cheikh Anta Diop (Ucad).
Pour rappel, Aline Sitoé Diatta, est une figure de proue et une héroïne de la résistance contre la colonisation française au Sénégal. Née en 1920 à Kabrousse au sud du Sénégal, elle est morte en 1944 à Tombouctou, au Mali. Aussi appelée par Marouba Fall, « La Dame de Kabrousse », elle est une personnalité marquante de la résistance contre l’oppression coloniale.
Après la mort de son père, elle est élevée par un oncle paternel. À 18 ans, elle décide de voler de ses propres ailes. Elle se rend à Ziguinchor pour travailler comme docker et gagner sa vie. Pendant la saison sèche, elle rejoint Dakar et y trouve un emploi de femme de ménage chez un colon français. C’est dans la capitale qu’elle entend, pour la première fois, des voix lui intimant l’ordre de libérer son peuple de l’administration coloniale. Elle est d’abord réticente mais elle finit par accepter cette mission et retourne en Casamance.
À l’instar de Gandhi ou de Martin Luther King, elle initia, de manière non-violente, un mouvement de désobéissance civile au nom de l’intérêt général de sa communauté. Ce qu’elle prêchait, c’était un triple refus : refus de payer l’impôt, refus de cultiver l’arachide destinée à l’exportation et refus de s’enrôler dans l’armée française qui avait besoin de combattants pour mettre fin à l’occupation de la France par l’Allemagne hitlérienne. Le face-à-face entre Aline Sitoé et le pouvoir colonial ne se situa qu’entre 1942 et 1943 mais son message survécut jusque dans les années 1980 à travers les chansons cultuelles du Kassa. Elle est décédée le 22 mai 1944 à Tombouctou, au Mali.
Mariama DIEME
Source : Le Soleil (Sénégal) – Le 18 avril 2025
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