
Deutsche Welle – Au Tchad, être une femme célibataire reste encore un défi au quotidien, notamment lorsqu’il s’agit de se loger. En plus des difficultés économiques, ces femmes doivent affronter un mur invisible de stigmatisation et de méfiance. Leur statut matrimonial devient, pour certains propriétaires, un critère d’exclusion à part entière.
Des expérience amères
Fatou Madjita, une jeune mère dans la trentaine, en a récemment fait l’amère expérience alors qu’elle cherchait à louer un logement pour elle et son fils de deux ans.
« Quand je suis allée voir un propriétaire, il m’a dit que les femmes célibataires ne sont pas responsables. Il a même ajouté qu’il préfère louer sa maison à des couples. Ça m’a vraiment blessée, car je suis une personne sérieuse et je paie toujours mon loyer à temps », confie-t-elle, encore émue.
Le témoignage de Fatou est loin d’être isolé. Amina, 28 ans, a également dû faire face à des remarques humiliantes lors de sa recherche de logement.
« Un propriétaire m’a clairement dit qu’il craignait que je fasse des fêtes ou que je fasse défiler des hommes chez lui. C’est dégradant d’être jugée uniquement sur mon statut marital. »
Une réalité préoccupante
Ces récits soulignent une réalité préoccupante : pour beaucoup de femmes célibataires, l’accès à un logement digne est entravé par des stéréotypes profondément enracinés.
Du côté des bailleurs, certains assument ce biais. Ibrahim, propriétaire à N’Djamena, justifie ainsi ses préférences.
« Je comprends que cela peut sembler injuste, mais beaucoup de propriétaires craignent que des femmes seules ne soient pas fiables. Souvent, elles reçoivent des hommes à la maison, ce qui peut causer des disputes. Pour nous, c’est une question de sécurité. On préfère louer à des familles, qu’on estime plus stables », a-t-il explique.
Source : Deutsche Welle (Allemagne)
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