
– Trois notes de percussions et de clavier, et LA voix de Youssou N’Dour est là, déchirant la nuit dakaroise. La star sénégalaise et légende de la world music, qui est de retour avec un album galvanisant et une tournée, dit ne « pas pouvoir vivre sans la musique » et avoir toujours l’envie de « porter des messages forts » et de « partager » avec son public.
« Let’s rock! Ready ? », lance Youssou N’Dour à ses 12 musiciens en avançant avec énergie vers la scène. Il est près de 23 h et l’une des dernières répétitions avant la tournée s’amorce. Elle se prolongera tard dans la nuit de la capitale sénégalaise. Le silence se fait quand le chanteur s’adresse à ses musiciens, puis le claquement des percussions et le solo de sa voix haut perchée et envoûtante, reconnaissable entre toutes, transportent en un instant.
En marge de la répétition, l’AFP a pu s’entretenir avec l’artiste, chaleureux et l’enthousiasme dans le regard. Pourquoi se lancer ce nouveau défi d’un album et d’une tournée ? « C’est simple : je reste passionné ! », dit-il en souriant, évoquant les « rencontres extraordinaires » qu’il a pu vivre, « les imaginations sonores, de continents en continents », visiblement heureux de retrouver son public et les « moments de partage ».
Pilier de la world music
Cinq ans après la parution de son dernier album international, le «roi du mbalax», accompagné de son groupe Super Etoile, propose l’album Éclairer le monde qui fait la part belle au son des instruments traditionnels africains, et une tournée, dont un concert samedi à l’Olympia à Paris. La sortie d’un album de Youssou N’Dour, 65 ans, est un événement, tant on ne présente plus l’un des plus célèbres musiciens africains contemporains, pilier de la world music qu’il a contribué à créer dans les années 1980.
Musicien-auteur, compositeur, interprète et producteur, il est une figure historique du mbalax, style urbain fusionnant musiques latinos et rythmes sénégalais. Ses 45 ans de carrière sont jalonnés de disques d’or, d’un Grammy Award, de collaborations avec Peter Gabriel, Paul Simon, Sting, Angélique Kidjo, Manu Dibango ou encore le tube mondial Seven Seconds avec Neneh Cherry, qui ont fait de lui une star et un lien incontournable entre les cultures musicales africaine et occidentale.
« En réécoutant toutes les choses qu’on a eu à faire, on ne regrette rien. »
Youssou N’Dour
« Quand il se retourne » sur ses 45 ans de carrière, Youssou N’Dour résume : « c’est que du bonheur ! ». « En réécoutant toutes les choses qu’on a eu à faire, on ne regrette rien », lance-t-il. Il se dit « énormément touché » de constater que ce qu’il a pu créer « retentit encore actuellement », notamment à travers les reprises par des plus jeunes. « Ça me met sur orbite ! ».
Cet album, enregistré en partie en Catalogne dans la maison du producteur de l’album Michael League, souhaite « redonner ses lettres de noblesse » à la world music et être « une source » pour les plus jeunes qui travaillent dans la musique urbaine africaine. Autre aspect fondateur, « la valorisation » des instruments traditionnels « acoustiques de l’Afrique, extraordinaires au niveau sonore » : kora, sokou, ngoni, balafons… notamment joués par des jeunes musiciens « qui ont eu cette transmission par leurs parents ».
Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source www.kassataya.com