Aston Villa-PSG : les Parisiens qualifiés pour les demi-finales de la Ligue des champions après avoir plié sans rompre totalement

Les joueurs de Luis Enrique ont tremblé, mardi soir, à Aston Villa, en s’inclinant 3-2, en quart de finale retour, mais ils sont tout de même parvenus à atteindre le dernier carré de la compétition reine en Europe, grâce à leur victoire 3-1 à l’aller.

Le Monde – De grosses frayeurs avant de finalement passer par un trou de souris. Loin de la maîtrise qu’ils affichent habituellement, les joueurs du Paris Saint-Germain (PSG) ont tremblé en se faisant renverser 3-2 par Aston Villa, mardi 15 avril, lors d’un quart de finale retour bouillant sur la pelouse du club de Birmingham, en Ligue des champions. Une défaite, à l’issue de laquelle les Parisiens ont tout de même réussi à se hisser en demi-finales de la compétition reine du football européen, grâce à leur victoire 3-1 à l’aller, au Parc des Princes.

De la pluie au coup d’envoi, une immense pression du public – proche du terrain – du début à la fin qui a poussé des Anglais déchaînés : la rencontre avait tout du piège pour le PSG. Et le club de la capitale aura souffert jusqu’au bout. Un match paradoxal, où les hommes de Luis Enrique se sont d’abord montrés létaux, en prenant deux buts d’avance, avant de faillir après la pause, en affichant d’immenses faiblesses en défense. De quoi inquiéter pour la suite de la compétition face aux grosses écuries encore en lice. « On s’est rendu la tâche difficile tout seuls. On s’est complètement relâchés en deuxième mi-temps. On s’est crus trop beaux et déjà qualifiés », a pesté Ousmane Dembélé, à l’issue de la partie.

Tout avait pourtant commencé comme dans un rêve. Le plan du coach parisien visant à piquer en contre-attaque pour profiter des espaces laissés par les Villans, contraints de jouer plus haut pour combler leur retard, a d’abord fonctionné dans des proportions inespérées. Dès la 11ᵉ minute, Achraf Hakimi donnait l’avantage aux siens après avoir hérité d’un ballon mal repoussé par le gardien d’Aston Villa, Emiliano Martinez, à la suite d’un centre de Bradley Barcola (0-1). Pourtant bousculés par l’engagement maximal de leurs adversaires dès le début de la rencontre, les joueurs de la capitale parvenaient à convertir leur première attaque. On croyait revoir le même scénario qu’à Anfield, lors du tour précédent face à Liverpool, quand Ousmane Dembélé avait marqué à la 12ᵉ pour refroidir un stade incandescent. Seize minutes plus tard, Paris parvenait même à doubler la mise grâce à Nuno Mendes, d’une belle frappe enroulée du gauche au bout d’une contre-attaque éclair (0-2). Deux buts, inscrits par ses deux arrières latéraux, sur deux tirs cadrés : le break semblait fait et la qualification dans la poche.

Un stade en fusion qui a galvanisé les Villans

Le scénario se révélait cruel pour les hommes d’Unai Emery, qui avaient pourtant réussi à se procurer plusieurs situations dangereuses face à des Parisiens parfois fébriles dans leur surface de réparation. Mais, à force de manquer des relances et de laisser des largeurs dans le marquage, leur défense se faisait logiquement punir par Youri Tielemans, qui réduisait le score (34ᵉ, 1-2). L’espoir renaissait du côté des supporteurs anglais, qui redonnaient de la voix pour pousser leur équipe. En début de deuxième mi-temps, la défense parisienne prenait complètement l’eau face aux vagues des Villans.

En l’espace de trois minutes complètement folles, McGinn égalisait d’une frappe enroulée du gauche en lucarne, en profitant de la passivité de l’arrière-garde parisienne (55ᵉ, 2-2) puis Konsa donnait l’avantage aux siens (58ᵉ, 3-2), en reprenant un centre en retrait. Dans un stade en fusion, les cris des fans locaux ont alors eu pour effet de sublimer leurs protégés et de tétaniser les visiteurs, soumis à une intense pression. A ce moment précis, les jeunes troupes de Luis Enrique, en panique, donnaient l’impression de ne plus rien contrôler face aux assauts répétés des Villans. En souffrance, elles semblaient prêtes à plier sur chaque offensive adverse, comme lors de leurs précédentes défaites européennes en Angleterre, à Newcastle (1-4), la saison dernière, et à Arsenal (0-2), en octobre 2024.

Un gros passage à vide, symbolisé par la défaillance du défenseur central, Pacho, qui a dévié deux ballons dans ses propres filets. Jusque-là solide pour sa première saison au PSG, l’Equatorien a vécu un calvaire, mardi soir, en commettant plusieurs erreurs. Plusieurs de ses coéquipiers ont également été à la peine, à l’image de l’ailier géorgien Khvicha Kvaratskhelia, pourtant brillant lors du quart de finale aller, ou encore Vitinha, qui a perdu de nombreux ballons au milieu du terrain, où il a l’habitude de rayonner.

Les Parisiens n’ont pas renvoyé une image de puissance collective

Plus grave : les Parisiens n’ont pas défendu tous ensemble et n’ont pas renvoyé une image de puissance collective, comme c’est habituellement le cas. S’ils ont réussi à résister jusqu’au bout pour ramener la qualification, ils le doivent avant tout à leur gardien, Gianluigi Donnarumma, auteur de plusieurs parades décisives, notamment une de grande classe, avec une manchette de la main gauche pour dévier une frappe de Rashford qui prenait la direction de la lucarne (57ᵉ). Comme à Anfield, l’Italien a sauvé les siens et aurait dû être désigné homme du match – un trophée curieusement décerné à Ousmane Dembélé, pourtant peu en réussite mardi soir, malgré sa passe décisive sur le deuxième but de son équipe.

Le relâchement de ses troupes a eu le don d’agacer Luis Enrique, qui répète pourtant à ses hommes de ne pas lever le pied. « Tu ne dois jamais avoir d’excès de confiance, jamais. Un match de foot peut changer à n’importe quel moment », a-t-il grondé. L’Espagnol a tout de même voulu positiver, estimant que ce genre de rencontre faisait grandir son équipe. Elle permet en tout cas au PSG d’atteindre le dernier carré de la Ligue des champions pour la quatrième fois en six ans. La deuxième fois en deux ans pour l’entraîneur, depuis son arrivée dans la capitale, à l’été 2023.

Au tour suivant, le PSG a de fortes chances de retraverser la Manche puisque Arsenal a surclassé 3-0 le Real Madrid, il y a une semaine à Londres, lors du quart de finale aller. A moins que l’équipe de Kylian Mbappé ne réussisse l’exploit de rattraper son retard lors du retour, mercredi soir, sur sa pelouse. Quel que soit son adversaire, la qualification difficile obtenue à Aston Villa rapproche un peu plus Paris de la finale du 31 mai, à Munich (Allemagne). S’ils veulent l’atteindre – voire rêver du titre –, les joueurs de Luis Enrique savent qu’ils devront éviter de rééditer certaines erreurs de cette soirée à Birmingham, riche en décibels.

 

 (Birmingham [Royaume-Uni], envoyé spécial)

 

 

 

Source : Le Monde

 

 

 

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