
Le 360.ma – Vidéo – Face à une crise du logement grandissante, Dakar voit émerger des quartiers réservés à une minorité aisée, alimentant les tensions sociales. Avec des loyers mensuels allant jusqu’à 1,5 million FCFA dans des quartiers comme les Almadies, seulement 0,5% de la population sénégalaise pourrait accéder à ces logements selon les statistiques nationales.
À Dakar, le luxe prend de la hauteur… mais pas pour tout le monde. Les immeubles de grand standing poussent comme des champignons, mais uniquement dans certains quartiers huppés de la capitale sénégalaise. Almadies, Ngor, Yoff, Cité Keur Gorgui ou encore Fann Point E concentrent ces constructions modernes qui redessinent le paysage urbain. «Ce sont les quartiers les plus chics de Dakar aujourd’hui, là où les immeubles de prestige se multiplient à un rythme impressionnant», affirme Elimane Sall, président de l’Association pour la défense des locataires du Sénégal.
Mais qui peut réellement y habiter? Alors que le salaire moyen d’un Sénégalais est estimé à 96.206 FCFA, selon l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD), ces logements restent hors de portée pour la grande majorité de la population. Pourtant, le marché est florissant. «Le Sénégal est un pays stable, qui offre de nombreuses opportunités. Des promoteurs immobiliers y ont vu un terrain favorable pour investir et répondre à la demande croissante, notamment celle des expatriés et d’une certaine élite locale », explique Elimane Sall.
Dans ces quartiers prisés, les loyers atteignent des sommets. Un appartement peut se louer jusqu’à 1,5 million de FCFA par mois. Mais cela ne semble pas être un obstacle pour les locataires. «Ceux qui y vivent ne se soucient généralement pas du montant des loyers, car ils sont souvent pris en charge par leurs employeurs, des multinationales, des ONG ou des ambassades», croit savoir Elimane Sall.
Reste une question centrale: à qui profite vraiment cette urbanisation de luxe dans une ville où le besoin en logements abordables reste criant? La capitale se transforme, le fossé se creuse.