De la détestation de soi à la haine de l’autre

Il y a de ces images qui marquent à jamais;
Il y a de ces actes qui souillent nos mémoires à jamais;
Il y a de ces pratiques qu’on puise dans les tréfonds de la bassesse humaine, et qui comme une tâche indélébile avilissent le corps sociale et nous hantent jamais.

L’ignominie qui s’est abattue sur Selibaby, où une horde d’illettrés fanatisés a déterré le corps d’un être humain ne partageant pas la même foi religieuse, est un acte abominable, profondément contraire aux préceptes de l’Islam.

Ce geste infâme, perpétré sous le regard complice des autorités locales, sape les fondements mêmes de notre humanité.

Dans cet acte de violence inouïe, nous avons non seulement violé la dignité d’un défunt, mais nous avons aussi entaché l’image de la société toute entière, une société censée vivre selon des valeurs de respect et de fraternité.

Le respect de dignité humaine et de l’intégrité physique d’un être humain l’accompagne de la naissance à la mort, à travers une sépulture respectueuse des rites du défunt et ce, dans le respect de l’ordre public et des valeurs locales.

Ce que nous avons vu, avec une stupeur est un acte inacceptable, qui plonge notre société dans l’abîme de l’intolérance et de la violence.

Ce n’est pas simplement une atteinte à un individu, mais un coup porté à l’ensemble de notre corps social.

En déterrant le corps sans vie de cette personne, nous avons définitivement enterré notre humanité.
Nous voici au crépuscule d’une société qui se déshumanise en perdant son empathie, reniant les enseignements sacrés qui nous appellent à la fraternité et à la tolérance.

En conclusion, ce qui vient de se produire n’est pas seulement un acte de haine envers un autre groupe religieux, mais un échec tragique de notre humanité commune.

C’est une remise en question de nos valeurs les plus profondes, celles qui nous enseignent le respect, la tolérance et l’amour.

Il est impératif que chacun de nous se redresse et se rééduque, que notre société tout entière reprenne le chemin de la tolérance, de la fraternité, guidée par les principes qui fondent nos croyances et notre humanité.

 

 

 

Diallo Saïdou dit Thierno

 

 

 

 

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