Catastrophe – Séisme en Birmanie : plus de 1 600 morts et des secours dépassés

Le puissant séisme qui a frappé vendredi la Birmanie a déjà fait plus de 1 600 morts et près de 3 500 blessés. Les équipes de secours redoublent d’efforts pour retrouver des survivants mais l’état déplorable du pays avant même la catastrophe entrave considérablement les opérations, note la presse internationale.

Courrier international – Les opérations de secours sont entrées dimanche dans leur troisième jour en Birmanie, frappée vendredi par un puissant séisme de magnitude 7,7. “Les informations fournies par la junte militaire au pouvoir arrivent au compte-goutte et le nombre exact de victimes reste incertain”, note El País.

Le bilan provisoire officiel des autorités birmanes fait état de 1 644 morts, 3 408 blessés et 139 disparus. Mais l’Institut géologique américain (USGS) “estime que le nombre de morts pourrait dépasser 10 000 personnes”, ajoute le quotidien espagnol.

Ce séisme d’une rare puissance “tombe au pire moment”, observe CNN. La Birmanie “est en proie à une guerre civile acharnée entre une junte militaire qui a pris le pouvoir en 2021 et des combattants pro-démocratie et des groupes ethniques rebelles qui luttent pour la renverser”.

Le conflit, “qui dure depuis cinq ans, a ravagé les communications et les transports, rendant particulièrement difficile l’évaluation précise des dégâts” et l’organisation des secours, explique la chaîne américaine.

Vingt millions de personnes impactées

Le pays compte déjà “des millions de personnes mal nourries, déplacées et coupées des hôpitaux et des villes par le conflit, y compris dans la zone du tremblement de terre”, renchérit le South China Morning Post.

Les Nations unies estiment que quelque vingt millions de personnes pourraient être impactées par le séisme, alors qu’une “grave pénurie” de fournitures médicales – kits de traumatologie, poches de sang, médicaments essentiels – “impacte l’assistance” déployée sur le terrain, rapporte la BBC.

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a déjà envoyé en urgence près de trois tonnes de fournitures médicales vers les hôpitaux de Mandalay – la deuxième ville de Birmanie et la plus touchée – et de la capitale Naypyidaw.

Sur place, les habitants s’organisent et s’improvisent sauveteurs pour tenter d’extirper les survivants des décombres. “Il n’y a aucune gestion ni déclaration publique de la part des autorités. Les services gouvernementaux n’ont rien fait ; ils ont juste patrouillé autour de la ville [de Mandalay] hier”, déclare un habitant au Guardian. “Personne n’est venu nous secourir. Nous avons dû sauver les gens par nous-mêmes”.

Trêve des opposants à la junte

Selon le quotidien britannique, les bénévoles “utilisent tout ce qui est à leur disposition pour dégager les survivants, creusant à mains nues et rampant dans les structures effondrées, souvent sans équipement de sécurité. Les blessés sont transportés vers des hôpitaux déjà débordés avant la catastrophe et désormais complètement submergés”.

Face à la situation d’urgence, les opposants de la junte ont annoncé samedi qu’ils allaient provisoirement baisser les armes, rapporte The Hindustan Times. Le Gouvernement d’unité nationale (GUN), un organe d’opposition fondé par d’anciens députés du parti pro démocratie d’Aung San Suu Kyi pour beaucoup en exil, a ainsi annoncé “un cessez-le-feu partiel unilatéral afin de faciliter les opérations de secours”.

L’aide international se met elle aussi peu à peu en place. “Une équipe de secours chinoise, arrivée à l’aéroport de Rangoun”, est en route vers les zones sinistrées, tandis qu’un “avion militaire, acheminant des secours en provenance d’Inde, a également atterri” dans la capitale économique du pays, selon le South China Morning Post. “La Russie, la Malaisie et Singapour ont également envoyé des avions chargés de secours et de personnel”.

 

 

Source : Courrier international (France)

 

 

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