Rosso : des subsahariens expulsés de Mauritanie accueillis dans un centre de la Croix-Rouge en manque de moyen

Agence de Presse SénégalaiseDe nombreux ressortissants du Sénégal et de la sous-région expulsés de la Mauritanie sont reçus au centre d’accueil de la Croix-Rouge de Rosso, qui a du mal à prendre en charge un grand nombre de ces migrants.

Il s’agit des ressortissants du Sénégal, du Nigeria, de Sierra Léone et des deux Guinée, logés actuellement au centre d’accueil de la Croix-Rouge de Rosso Sénégal, après avoir été expulsés de la République islamique de Mauritanie.

A Rosso-Sénégal, la restauration et le logement restent un défi pour le centre de la Croix-rouge, qui compte sur la solidarité des habitants.

Depuis quelques jours, on enregistre de plus en plus de rapatriés subsahariens installés sur cette frontière sénégalo-mauritanienne. Beaucoup d’entre eux sont actuellement dans des situations très difficiles en ce mois de ramadan coïncidant avec une période de très forte chaleur.

‘’Normalement, si vous décidez d’expulser des gens, il faut les renvoyer dans leur pays d’origine. Ce qui n’est pas le cas, car nous qui sommes originaires du Nigeria, nous avons été amenés ici. Ce qui n’est pas normal du point de vue diplomatique’’, se plaint Hématine, un Nigérian qui confie avoir passé 31 ans en Mauritanie.

Selon lui, refouler des citoyens dans un autre pays très loin de chez eux ”ne fait que compliquer leur situation’’. Un acte qui, selon lui, ‘’viole les chartes de la Communauté économiques des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO)”, à laquelle n’appartient toutefois pas la Mauritanie.

Il dit avoir laissé une famille, un magasin, des employés et des biens en Mauritanie, ajoutant qu’il ne peut pas aller au Nigeria et laisser tout derrière lui. Il espère une suite favorable à ce problème pour retourner voir ses proches.

Comme lui, Amadou Diouldé Bâ, un Guinéen originaire de Dalaba, qui vivait en Mauritanie depuis bientôt un an et six mois, a été expulsé le 9 mars dernier. Depuis lors, Bâ qui travaillait à Médine 3, un quartier de la capitale Nouakchott, vit dans le camp.

”C’est aux environs de 19 heures, alors qu’on s’apprêtait à rompre le jeûne que des agents ont débarqué pour nous embarquer de force sans aucune explication’’, raconte le jeune Guinéen. Ce trentenaire ne compte pas rentrer dans son pays d’origine, parce qu’il dit avoir ”tout laissé” derrière lui et espère retourner en Mauritanie récupérer ses biens.

La solidarité des populations de Rosso

Des Sénégalais font aussi partie de ces personnes expulsées par le gouvernement mauritanien. C’est le cas de Mouhamed, un marchand ambulant installé dans ce pays voisin depuis novembre 2023. Il raconte qu’il a été trouvé avec d’autres compatriotes dans un marché de la capitale où ils étaient en train d’écouler leurs marchandises avant d’être conduits dans un commissariat pour être, par la suite, refoulés après deux jours de détention.

À Rosso, les migrants sont confrontés à un problème de nourriture et de logement, dans un centre d’accueil de la Croix-Rouge qui n’est pas bien équipé à cause d’un manque de financement et d’accompagnement constaté depuis bientôt six ans. Ces derniers jours, le nombre de personne envoyées ici ne cesse d’augmenter, exposant ainsi la ville de Rosso à une situation jamais vécue. La prise en charge de certains migrants reste un grand défi pour les responsables.

La restauration constitue un véritable obstacle pour le bureau d’accueil de cette commune de la région de Saint-Louis. Pour Mbaye Diop, directeur de la Croix-Rouge de Rosso depuis 2019, le site n’a bénéficié d’aucun soutien financier de la part d’une institution internationale. Une situation qui est à l’origine de ”beaucoup de problèmes”.

‘’Avec l’absence d’accompagnement, la prise en charge des pensionnaires du centre devient difficile”, déplore-t-il, saluant cependant le soutien des populations de Rosso. ‘’Malgré les conditions difficiles que nous vivons, les habitants de la commune manifestent leur solidarité à l’endroit des occupants du centre en leur offrant des denrées alimentaires’’, explique M. Diop.

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Source : Agence de Presse Sénégalaise

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