Slate – Et si, après un bon repas dans votre restaurant préféré, vous emportiez dans votre sac un petit souvenir comme le verre du dernier cocktail, la poivrière ou même ce joli couteau à viande ? Ça ne vous viendrait pas à l’idée ? C’est pourtant un phénomène plus fréquent que vous ne le pensez. Le magazine américain Fast Company analyse une tendance qui prend de plus en plus d’ampleur sur les réseaux sociaux, le vol devenant un défi, un jeu, destiné à faire des vues et glaner des abonnés.
«Quelle est la meilleure chose que vous ayez jamais volée dans un restaurant?», demande @sovilay, une utilisatrice de TikTok à ses abonnés, avant de révéler que pour sa part, il s’agit d’une râpe à fromage tout à fait sophistiquée. La vidéo est un énorme succès populaire pour sa chaîne aux presque 16.000 abonnés, puisqu’elle cumule plus de 900.000 vues.
Dans la section commentaires, les spectateurs sont loin de reprocher à l’utilisatrice son délit. Au contraire, eux aussi partagent les meilleurs butins qu’ils rapportent de leurs escapades gourmandes: des bouteilles de Tabasco, un shaker, des assiettes… Une autre commentatrice écrit même: «Ce n’est pas du vol, c’est un souvenir.»
Des micro-influenceurs poussent le vice encore plus loin. Certains admettent voler de façon régulière dans les restaurants et présentent à leur communauté leur collection d’objets collectés. Dans une vidéo visionnée plus de 7 millions de fois, une tiktokeuse qui se présente comme une collectionneuse, expose les dizaines de coupelles et assiettes qu’elle a rapportées de ses dîners à l’extérieur. «Je ne suis ni la première ni la dernière à le faire, se défend-elle. Soyons honnêtes: vous le faites (aussi).»
Les commerçants veulent leur revanche
Le phénomène touche aussi la France, où les restaurateurs et les commerçants en général constatent une augmentation des vols. Certains ont d’ailleurs décidé de contre-attaquer. C’est le cas de Jérôme Jean, qui tient entre autres une boutique de vêtements à Amiens (Somme). En janvier 2023, il décide de créer une association de défense des commerces nommée «Ras-le-vol».
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