
Le Calame – Maître Ahmed Salem ould Bouhoubeyni vient de boucler son deuxième et dernier mandat à la tête de la Commission nationale des droits de l’Homme (CNDH), un organisme officiel mauritanien créé en vertu de l’ordonnance N°015/2006 du Conseil Militaire pour la Justice et la Démocratie (CMJD). On avait remarqué, à l’époque, le caractère essentiellement consultatif – et donc limité… – des missions confiées à cette nouvelle institution et certains opposants au pouvoir n’ont cessé, depuis, de reprocher à l’ex-président du forum de l’Opposition d’avoir accepté cette contrainte.
Mais, habile avocat et fin négociateur, comme en témoigne également son passage à la présidence de l’Ordre des Avocats Mauritaniens, Me Bouhoubeyni a néanmoins su extraire de cette entrave des avancées significatives dans la lutte vers l’établissement d’un État de droit en Mauritanie.
Il a notamment établi une relation de confiance avec les autorités, dans une posture d’écoute et de dialogue n’excluant pas des critiques et des défis strictement basés sur des faits concrets et objectivement irréfutables.
Une confiance également établie avec les partenaires de la Mauritanie qui s’est soldée par un soutien sans précédent de la Communauté internationale : ambassadeurs accompagnant jusqu’aux confins du pays les campagnes de la CNDH contre l’esclavage, avec des slogans marquants comme « Esclavage, tournez la page ! » ; visite officielle du président du Conseil européen, Charles Michel, au siège de la CNDH, après sa rencontre avec Mohamed Cheikh El Ghazouani ; consultation du président de celle-ci par l’ambassadeur de l’Union européenne, deux jours avant la revue entre l’UE et le gouvernement mauritanien il y a quelques semaines ; soirée exceptionnelle du 18 Mars dernier, réunissant les ambassadeurs des principales puissances diplomatiques (États-Unis, France, Allemagne, Espagne, UE), les représentants des Nations Unies, notamment leur coordinatrice générale, les représentants de la Banque mondiale, du HCR et du Bureau du Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme et autres acteurs majeurs…
Et maître Ahmed Salem ould Bouhoubeyni de souligner : « notre méthodologie sur des dossiers sensibles, comme celui de l’esclavage, a permis de dépasser les polémiques stériles pour apporter des réponses concrètes. Nous avons invité tous les acteurs à chercher ensemble des solutions à des problèmes précis, démontrant ainsi notre volonté d’action plutôt que de débat théorique.
Aujourd’hui, la Mauritanie bénéficie d’une reconnaissance internationale avec le statut A au sein des Nations Unies. Il est essentiel que cette dynamique soit préservée par la future présidence de la CNDH, car les droits de l’Homme restent un combat permanent. »
Ahmed ould Cheikh
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