
révélé dans un article, publié lundi 24 mars, avoir été inclus par erreur dans un groupe de discussion ultraconfidentielle de hauts responsables américains consacré à des frappes contre les rebelles houthistes au Yémen.
– Le rédacteur en chef du magazine The Atlantic, Jeffrey Goldberg, a« Il semble pour l’instant que la chaîne de messages dont fait état l’article soit authentique, et nous cherchons à savoir comment un numéro a été ajouté par erreur », a confirmé lundi le porte-parole du Conseil de sécurité nationale, Brian Hughes.
Mardi, la Maison Blanche a assuré qu’aucune information confidentielle n’avait été dévoilée. « Aucun “plan de guerre” n’a été discuté » et « aucune information classifiée n’a été envoyée sur la discussion », a écrit sur X la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt. Dans la foulée, Donald Trump a estimé lors d’un appel téléphonique avec la chaîne NBC que l’ajout du journaliste à ce groupe de discussion confidentiel était « le seul pépin en deux mois, et finalement sans gravité ». Le président américain a ajouté que Mike Waltz, le conseiller à la sécurité nationale, avait « appris une leçon » avec cette erreur.
« Personne n’a envoyé de plans de guerre »
Dans un long article titré « Le gouvernement Trump m’a envoyé par erreur ses plans de guerre », le journaliste Jeffrey Goldberg a révélé avoir reçu à l’avance, par le biais de la messagerie Signal, le plan d’attaque détaillé des raids menés le 15 mars par les Américains contre ce groupe de rebelles du Yémen. « Le secrétaire d’Etat à la défense, Pete Hegseth, m’avait envoyé le plan d’attaque » deux heures avant que les frappes ne commencent, y compris « des informations précises sur les armes, les cibles et les horaires », écrit-il.
« Vous parlez d’un soi-disant journaliste sournois et très discrédité qui a fait profession de colporter des canulars à maintes reprises », a dans un premier temps répondu, lundi, Pete Hegseth, interrogé par des journalistes. « Personne n’a envoyé de plans de guerre et c’est tout ce que j’ai à dire à ce sujet », a-t-il ajouté.
L’existence même de cette boucle Signal, écrit Jeffrey Goldberg, paraît en contradiction avec les impératifs légaux encadrant les échanges entre officiels américains de ce niveau : ces derniers sont tenus d’utiliser des terminaux sécurisés pour aborder des sujets confidentiels, ainsi que de verser ces échanges aux archives de l’administration – ce qui n’a pas été le cas, selon le journaliste, qui explique que les paramètres choisis dans ce groupe Signal prévoyaient la suppression automatique des messages un certain temps après leur envoi.
« Dites-moi que c’est une blague », a écrit, sur X, Hillary Clinton, en réaction à ce sujet spécifique. Donald Trump avait attaqué sans relâche sa rivale à l’élection présidentielle de 2016 pour avoir envoyé des courriers électroniques officiels par le biais d’une messagerie privée quand elle était secrétaire d’Etat (2009-2013).
« Je déteste venir au secours des Européens »
Le journaliste explique que tout a commencé par une prise de contact, le 11 mars, émanant du conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Mike Waltz, par le biais de Signal. Dans les jours qui suivent, il est invité à rejoindre un groupe de discussion et lit les messages que s’échangent dix-huit responsables de très haut niveau, dont, selon lui, le chef de la diplomatie, Marco Rubio, le patron de la CIA, John Ratcliffe, et le vice-président, J. D. Vance.
Ce dernier estime, selon des propos reproduits dans The Atlantic, que conduire les frappes serait une « erreur », car l’opération, en renforçant la sécurité du transport de marchandises en mer Rouge, bénéficierait surtout aux Européens.
« Si tu penses qu’il faut le faire, allons-y. C’est juste que je déteste venir au secours des Européens encore une fois », écrit J. D. Vance à l’intention de Pete Hegseth. Le ministre de la défense répond : « Je suis complètement d’accord, je déteste le comportement de profiteurs des Européens. C’est PATHÉTIQUE », mais il justifie l’attaque pour « rouvrir les liaisons » maritimes.
Après les raids, les membres du groupe de discussion se félicitent du succès de l’opération, avec de nombreuses émoticônes, selon le journaliste. Il dit avoir eu, jusqu’à ce que sortent les premières informations sur les frappes bien réelles, de « très forts doutes » sur la crédibilité de ce groupe de discussion. Il ajoute : « Je n’arrivais pas à croire que le Conseil à la sécurité nationale du président serait imprudent au point d’inclure le rédacteur en chef de The Atlantic » dans de telles discussions confidentielles.
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