Mauritanie – Le dialogue, une nécessité nationale

Le Calame Le climat international se tend, des positions extrémistes, notamment en ce qui concerne la libre circulation des biens et des personnes, se développent : sans conséquence sur notre quotidien mauritanien ? Les informations qui nous parviennent et que nous nous faisons le devoir de rapporter dans toute la diversité de leur expression démontrent tout le contraire.

Propulsée par des difficultés économiques croissantes en Afrique sahélienne, la problématique migratoire amène des mesures vexatoires à l’encontre des étrangers subsahariens venus chercher, auprès de nous, de meilleures conditions d’existence et cette politique protectionniste a des retombées sur certaines de nos propres populations variablement intégrées dans notre organisation nationale.

De fait, c’est bel et bien la question des inégalités raciales qui se retrouve aiguisée et la communauté haratine ne manque pas de le remarquer, en rappelant l’urgence d’en finir enfin avec l’esclavage et ses séquelles. Ce n’est à proprement pas parler d’arsenal juridique à l’encontre de ces plaies – il est déjà relativement bien développé – mais beaucoup plus de volonté politique et plus encore de prise de conscience, chez tous les mauritaniens, particulièrement ceux qui sont aux commandes, de la nécessité de partager réellement le pouvoir et les richesses de notre nation. La solution serait-elle, a contrario, de favoriser l’immigration maghrébine pour contrer la montée de l’Afrique noire ? Bref et abruptement, troquer notre ancestrale fonction de trait d’union entre les deux bilads contre une position d’affrontement ?

Mais à qui profiterait au final une telle attitude ? Notre sous-sol et ses richesses font l’objet de bien des convoitises et rien de plus excitant pour celles-ci que l’entretien de situations conflictuelles au sein de notre nation. C’est précisément à ce point de réflexion que se présente l’opportunité d’un nouveau dialogue entre toutes nos composantes politiques et civiles. Non pas, bien évidemment, que le dossier racial soit le plus central à discuter – la pauvreté touche tout le monde, tout comme la corruption, la gabegie et les dessous-de-table… – mais il est assez volumineux pour inciter les plus nantis – et paradoxalement donc, les plus exposés aux conséquences de remue-ménages intempestifs – à se plier aux conditions d’un dialogue vraiment ouvert, sincère et inclusif, n’excluant aucun sujet. Ce n’est pas seulement à conclure : à bon entendeur, salut !

C’est toute la nation qui y appelle.

 

 

 

Ahmed ould Cheikh

 

 

 

Source : Le Calame (Mauritanie) – Le 18 mars 2025

 

 

 

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