Plus de 2 000 travailleurs en détresse à la suite de la fermeture de bases militaires étrangères en Afrique

BBC Afrique – La fermeture de bases militaires étrangères en Afrique laisse au moins 2 000 travailleurs civils sans emploi dans certains des pays concernés. Pour beaucoup de ceux qui ont travaillé pendant des décennies sur les bases militaires, leur vie prend une tournure qu’ils disent être des plus mauvaises.

La fermeture des bases militaires étrangères en Afrique laisse au moins 2000 employés locaux sans emploi, et pour certains, après des décennies de carrière dans ces lieux. Aujourd’hui, ils craignent ce que l’avenir leur réserve alors qu’ils s’efforcent de trouver un nouvel emploi.

Des bases militaires françaises ont été fermées en République centrafricaine, au Mali, au Burkina Faso, au Niger, au Tchad, au Sénégal et en Côte d’Ivoire; les pays ayant exigé le départ des troupes françaises. Mais d’autres pays occidentaux ont également fermé des bases militaires, notamment la base militaire américaine au Niger et la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA).

La BBC a constaté qu’environ 859 travailleurs étaient touchés au Mali, 400 au Tchad et 350 au Niger. Au Sénégal et en Côte d’Ivoire, 162 et 280 travailleurs sont touchés respectivement. Le nombre de travailleurs touchés en République centrafricaine et au Burkina Faso n’a pas été communiqué.

Djibril Ndiaye, au Sénégal, a travaillé pendant 26 ans pour l'armée française à Ouakam, en tant que technicien supérieur de maintenance informatique et réseau.

Crédit photo, Avec l’autorisation de M. Djibril Ndiaye

Légende image, Djibril Ndiaye, au Sénégal, a travaillé pendant 26 ans à la base militaire française à Ouakam.

Mais lorsque les forces étrangères partent, le personnel local qui travaillait avec elles n’a nulle part où mettre à profit ses compétences et son expertise. Pire encore, ils n’ont plus de revenus pour continuer à s’occuper de leurs familles.

Au Sénégal, Djibril Ndiaye a déclaré à la BBC que sa vie prenait un tournant inattendu après 26 ans de service à la base militaire Frédéric-Geille de Ouakam, où il fait partie des 162 travailleurs qui ont été licenciés.

Ce père de quatre enfants, qui travaillait comme technicien supérieur en maintenance informatique et réseau, était également le soutien de sa famille élargie de 21 membres, dont il est l’aîné.

« La scolarité de nos enfants, de l’enseignement primaire à l’enseignement supérieur, est en danger », a déclaré M. Ndiaye à la BBC.

Parmi les travailleurs qui risquent d’être licenciés dans les différents pays, on trouve des spécialistes de l’informatique, des ingénieurs en télécommunications, des comptables, des mécaniciens et des cuisiniers.

« Nous avons tout ce qu’il faut pour être redéployés dans les services gouvernementaux », affirme M. Ndiaye.

Des travailleurs civils attendent devant une base militaire française à Dakar, capitale du Sénégal, le 20 février 2010. (Illustration)

Crédit photo, Getty Images

Légende image, Des travailleurs civils attendent devant une base militaire française à Dakar, capitale du Sénégal, le 20 février 2010. (Illustration)

Au Niger, où 274 travailleurs sont concernés, Aboubacar Ousmane, qui a travaillé pendant plus de 20 ans à la base militaire américaine 101 de Niamey en tant que chef cuisinier, explique qu’ils ont été laissés dans le désespoir.

Aboubacar a sept mois de retard dans le paiement de son loyer de 50 000 FCFA, qu’il n’a pas pu payer en raison de la perte de son emploi et du non-paiement de ses indemnités de licenciement.

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Mamadou Faye

BBC News, Dakar

Source : BBC Afrique (Royaume-Uni)

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