Afrique : féminisme versus autonomisation ? / Tijane BAL

En Afrique, peut-être plus qu’ailleurs, le mot féminisme en soi hérisse. Les débats auxquels il renvoie encore plus. En « Occident » même, il semble être sorti de son logement. Sans compter les interrogations sur sa pertinence même, chahuté qu’il est par les problématiques liées à « l’identité de genre ».

Judith Butler acte pour sa part un « Trouble dans le genre ». Tel le socialisme, la grande idée a généré des chapelles qui, quelquefois, ne communiquent pas ou difficilement. Décolonial, intersectionnel voire néo, le féminisme se démultiplie. Angela Davis et Françoise Vergés, malgré l’immense respect qu’elles inspirent, sont critiquées en creux.

Et « l’Afrique » dans tout cela ? Les pouvoirs publics ont choisi les chemins de traverse en « optant » pour une notion neutre mais lacunaire : autonomisation. Le mot à l’avantage de sonner bien et d’être expressif. Mais de quoi ? Il a aussi l’inconvénient de cantonner le combat des femmes à l’économie alors que le périmètre de celui-ci est plus large. Et de beaucoup.

Quid des violences, des représentations, du statut personnel, matrimonial (notamment). « L’autonomisation » ,comme les hymnes au pluralisme, fonctionne dans une large mesure à la manière des anesthésiants ou des édulcorants.

 

 

 

Tijane BAL pour Kassataya.com

 

 

 

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