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l’été 2020, l’industrie du divertissement, aux Etats-Unis, proclamait haut et fort son attachement à la diversité. Dans la foulée des manifestations de Black Lives Matter contre la violence policière, les dirigeants des studios avaient publié des engagements d’ouverture, embauché des personnes de couleur et posté des carrés noirs sur Instagram en signe de solidarité avec les minorités.
– ACinq ans plus tard, la promotion de la diversité est jugée discriminatoire dans l’Amérique de Donald Trump. Après Amazon et Netflix, Disney, le numéro un mondial du divertissement, a décidé de mettre en veilleuse ses programmes « diversité, équité et inclusion » (DEI), illustrant à quel point l’objectif de promotion des minorités ne figure plus dans les priorités des géants de Hollywood.
Le groupe dirigé par Bob Iger a confirmé, le 11 février, avoir abandonné l’initiative « Reimagine Tomorrow », qui mettait en avant des histoires et des talents issus de communautés sous-représentées. Très critiquée par les conservateurs, elle avait disparu dès décembre 2024, un mois avant l’offensive anti-DEI lancée par le président américain. Dès son arrivée à la Maison Blanche, le 20 janvier, Donald Trump a signé un décret éliminant toute manifestation de « DEI » dans la fonction publique, les écoles, les universités, les clubs sportifs et les entreprises en contrat avec le gouvernement fédéral.
Disney a également décidé que le critère d’encouragement à la diversité n’entrerait plus en tant que tel dans l’évaluation des performances (et des rémunérations) des cadres de haut niveau, a précisé Sonia Coleman, directrice des ressources humaines, dans une note adressée le 11 février aux employés. Le lendemain, dans une mise au point quelque peu nébuleuse, la firme a précisé que le critère ne disparaîtrait pas totalement, mais serait désormais inclus dans une catégorie plus large appelée « stratégie de talents ». Celle-ci mettra l’accent sur la manière dont les valeurs mises en avant contribuent aux « succès commerciaux ».
« Guerres culturelles »
Disney va aussi édulcorer les mises en garde diffusées avant certains films anciens, comme Dumbo (1941) ou Peter Pan (1953), pour alerter les spectateurs sur de possibles « représentations négatives » ou stéréotypées des cultures différentes.

La décision de Disney est l’aboutissement du recentrage entrepris par Bob Iger depuis son retour au conseil d’administration, en novembre 2022, pour redresser le groupe, alors en plein bras de fer avec le gouverneur républicain de Floride, Ron DeSantis.
Disney s’était publiquement opposé à la loi surnommée « Don’t say gay » (« Ne dites pas gay »), restreignant l’enseignement des questions liées à l’orientation sexuelle dans les écoles primaires de Floride. Le gouverneur avait pris des mesures de rétorsion, et l’affaire des proportions telles que les actionnaires avaient fini par faire part de leur mécontentement de voir le phare du dessin animé pour enfants être embarqué dans les « guerres culturelles » opposant les factions politiques aux Etats-Unis.
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