Le basket à Sélibaby : Entre passion et abandon

À Sélibaby, le basket-ball n’est pas seulement un sport, c’est une passion qui anime de nombreux jeunes. Pourtant, cette passion se heurte à une réalité cruelle : des infrastructures délabrées, un manque d’équipements criant et des responsables sportifs qui brillent par leur inaction.

Un terrain hors d’âge

Le seul terrain de basket de Sélibaby est dans un état catastrophique. Le sol est fissuré avec du béton dégradé, rendant le jeu dangereux, et les cerceaux, vestiges de la SAFRA de 1987, tiennent encore debout par on ne sait quel miracle. Avec des panneaux usés, cassés et des filets inexistants, ce terrain qui n’est d’ailleurs pas réglementaire, ne permet pas aux jeunes basketteurs de s’entraîner dans de bonnes conditions. Pourtant, aucune initiative sérieuse n’a été prise pour rénover cette infrastructure essentielle.

Une diaspora mobilisée face à l’abandon du Ministère

Face à ce manque de moyens, c’est la diaspora qui tente de combler les lacunes. Des collectes de ballons, de maillots et d’autres équipements sont régulièrement organisées par des Mauritaniens vivant à l’étranger, désireux d’aider la jeunesse locale à pratiquer le basket dans des conditions un peu plus dignes. Mais cette aide, bien que précieuse, ne remplace pas un investissement sérieux et durable. Malheureusement, le ministère de la Jeunesse et des Sports semble ignorer totalement la situation. Aucune politique concrète n’est mise en place pour construire ou entretenir des terrains de basket à Sélibaby et au Guidimakha de manière plus large.

Des responsables sportifs aux abonnés absents

La situation est aggravée par l’inaction des responsables locaux du basket. À commencer par le président de la ligue régionale, en poste depuis plus de 30 ans, mais qui n’a jamais initié le moindre projet sérieux pour le développement du basket à Sélibaby. Son long règne est marqué par une absence totale de résultats et très peu de tournois à son initiative.

Quant à l’actuel délégué régional du ministère, censé être le représentant officiel du sport dans la région depuis novembre 2021, son immobilisme est tout aussi frappant. Aucun effort n’est fait pour améliorer les infrastructures, mobiliser des ressources ou encourager les jeunes à faire du basket. Son silence face à la détérioration des installations et au manque de soutien est un signal fort du mépris envers le basket à Sélibaby.

Quel avenir pour le basket à Sélibaby ?

Dans ces conditions, comment espérer voir émerger des talents et développer le basket dans la région du Guidimakha mauritanien  ? Si les autorités locales et nationales ne prennent pas leurs responsabilités, le basket à Sélibaby continuera de survivre uniquement grâce à la débrouillardise des jeunes et au soutien de la diaspora. Pourtant, les basketteurs font de leur mieux. Il ne manque que la volonté politique et des dirigeants engagés pour que ce sport qui est aussi un moyen d’émancipation des jeunes filles et garçons ait enfin l’avenir qu’il mérite.

Il est temps d’agir. Sélibaby mérite mieux.

 

 

 

Ibrahima Samba Dioum

Professeur d’économie-gestion

Académie de Paris

 

 

 

 

 

 

 

(Reçu à Kassataya.com le 01 mars 2025)

 

 

 

 

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