Jean Sahuc, bâtisseur de Nouakchott, est mort à Villebrumier

Mort il y a peu à l’Ehpad de Villebrumier (Tarn-et-Garonne), Jean Sahuc, ingénieur des Ponts et Chaussées, a marqué la Mauritanie par ses réalisations majeures. Son épouse Ginette revient sur son parcours exceptionnel, de leur rencontre à Nohic à son engagement au service d’un pays qu’il aimait profondément.

La Dépêche  – Nous rencontrons Ginette, née Lacaze, son épouse, qui réside là également. Elle parle de Jean et de sa rencontre avec lui. Il est le fils des épiciers, dans la rue de la Gendarmerie, et elle, la fille du boucher, à quelques pas l’un de l’autre. Ils se croisent souvent au village et se retrouvent au bal ou au café, à Nohic. La suite est dans leur histoire personnelle. Jean, travailleur acharné, poursuit de brillantes études à Paris. Elle est à Toulouse, à l’école Sainte-Foy, mais la distance ne les séparera pas. Jean devient ingénieur des Ponts et Chaussées.

Son destin mauritanien

En 1954, le ministère de la France d’Outre-Mer l’affecte à la mise en œuvre d’infrastructures en Mauritanie, alors colonie de la France en Afrique. Il va y faire toute sa carrière : routes, aéroports, port, chemins de fer, tunnel (celui de Choum, connu pour sa courbe), adductions d’eau, etc. Il parcourt le pays et mettra également son savoir, une fois nommé dans le corps des ingénieurs autonomes, au service de la République Islamique de Mauritanie après son indépendance, le 28 novembre 1960. Sur mandat de ses dirigeants, il négociera des fonds auprès de la Banque mondiale, des fonds européens ou encore du Fonds monétaire international.

Son plus gros chantier aura été la création de la capitale de la Mauritanie, Nouakchott. Ce « ksar » de 500 âmes va devenir, en 50 ans, une ville de plus d’un million d’habitants. En 1957, l’étude de cinq plans d’urbanisme va déboucher, le 5 mars 1958, sur la pose de la première pierre de la ville. Parmi les tout premiers chantiers : celui d’une piste d’aéroport de 1 600 m pour recevoir les DC-3 et DC-4, et celui de l’eau. Dans ce « pays de la soif », selon ses mots, l’eau est une priorité cruciale. Recherche de nappes phréatiques, conduites d’adduction, citernes de collecte seront ainsi une préoccupation permanente. Il tenait dans ses tiroirs une monographie d’une cinquantaine de pages sur ce chantier, qu’il avait plaisir à raconter.

Une reconnaissance de haut rang

Ginette confiera : « Il a tout donné à la Mauritanie. » De ce pays, comme de la France, il aura reçu la médaille du Mérite national et la Légion d’honneur, ces deux dernières justement encadrées au mur de sa chambre.

L’ambassadeur de Mauritanie en France s’est déplacé personnellement pour présenter les condoléances à la famille, au nom du président de la République, Son Excellence Mohamed Ould Cheikh El-Ghazouani.

Alors, nous quittons Ginette, qui l’aura suivi dans cette épopée, elle qui s’est engagée dans plusieurs œuvres caritatives et auprès de leurs trois filles.

 

 

 

 

 

Source : La Dépêche –  (Mauritanie)

 

 

 

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