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Les violents combats survenus en janvier lors de la prise de Goma, la capitale de la région du Nord-Kivu, par les rebelles du M23 soutenus par le Rwanda, ont provoqué d’importants dégâts sur les infrastructures de l’opérateur télécoms.
Présent en République démocratique du Congo (RDC) depuis 2012, Orange est confronté à l’une des plus graves crises que le groupe ait connues.« A Goma, on a perdu une cinquantaine de sites techniques », a expliqué Jérôme Hénique, le directeur exécutif de la zone Afrique et Moyen-Orient d’Orange, lors de la présentation, le 13 février, des résultats 2024 de l’entreprise. « Mais, ce qui est le plus important, c’est la sécurité de nos équipes. La plupart ont été placées en télétravail », a ajouté le dirigeant.
En RDC, Orange compte près de 16 millions de clients dans la téléphonie mobile et réalise un chiffre d’affaires de 476 millions d’euros. Toutefois, selon M. Hénique, l’impact de cette guerre sur les résultats du groupe est « marginal ». Le Kivu représente environ 6 % des résultats d’Orange dans le pays et la RDC pèse 6 % également de toute la division Afrique et Moyen-Orient de l’opérateur.
« Source de rafraîchissement pour le groupe »
Arrivé sur le continent en 1996, d’abord en Côte d’Ivoire et au Sénégal, Orange opère désormais dans dix-sept pays africains, en comptant la Jordanie, affiliée à cette zone. Il est numéro un dans douze d’entre eux. Aucun pays ne fait plus de 15 % des résultats à lui seul, ce qui permet à l’opérateur d’amortir les crises.
Surtout, malgré les événements en RDC et l’instabilité rencontrée dans plusieurs autres pays du continent dans lequel Orange est présent, la croissance des télécoms sur ce continent lui est essentielle. En 2024, le chiffre d’affaires de cette zone géographique a augmenté de 11,1 %, contre une petite hausse de 0,4 % en France et un repli de 2,1 % en Europe. Elle représente à elle seule un cinquième de tout le chiffre d’affaires d’Orange.
« L’Afrique et le Moyen-Orient font partie des piliers de notre stratégie et c’est une source de rafraîchissement pour tout le groupe », insistait Chrystel Heydemann, la directrice générale du groupe, en novembre 2024, lors d’une visite du siège d’Orange Afrique Moyen-Orient, à Casablanca (Maroc), à laquelle Le Monde était invité. En Afrique, le revenu moyen par utilisateur ne s’élève qu’à 3,10 euros, contre 17 euros en France. Mais la croissance démographique du continent offre un important réservoir de croissance : Orange Afrique Moyen-Orient gagne 1 million de clients par mois et son trafic mobile double tous les trois ans.
Même s’il a été fortement concurrencé au Sénégal par la start-up américaine Wave, Orange Money reste une source de croissance dans la région. Ce service de banque sur mobile, qui propose des paiements ou du microcrédit, réalise plus de 150 milliards de transactions chaque année et il « est devenu systémique dans certains pays, où on peut faire 50 % du PIB [produit intérieur brut] », souligne Aminata Kane Ndiaye, la directrice exécutive d’Orange Money.
Pour appuyer sa croissance, Orange a aussi lancé, fin 2023, une « super-application » qui propose des services de commerce en ligne, de médias ou de jeux sur mobile. La barre des 18 millions d’utilisateurs vient d’être franchie. « Nous visons un doublement de son audience en 2025, ce qui permettra de préparer la monétisation de ce service », indique M. Hénique.
Basculement vers la 4G
Pour suivre le rythme, Orange dit investir 1,2 milliard d’euros dans son réseau télécoms africain chaque année pour basculer progressivement vers la 4G. Trois pays ont déjà lancé la 5G : le Botswana, la Jordanie et le Sénégal. Madagascar, l’Egypte et la Tunisie sont en phase de transition.
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