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Le Soleil – Être le descendant d’une icône de la lutte, qui affiche un palmarès de 124 victoires, est à la fois une fierté et un défi. Ousmane Baldé alias Falaye Baldé est souvent considéré comme l’un des plus grands lutteurs de l’histoire. Après son décès, le 23 octobre 2013, ses fils et petits-fils portent le flambeau de son legs bâti sur le courage, la persévérance et le désir infatigable de se surpasser. Son fils cadet, Amadou Baldé dit « Ama », perpétue fièrement son héritage. La relève se prépare aussi avec ses trois petits-fils, Pokola, Babacar et Jacob Baldé, qui font le job aux côtés de « Seuleu bou Ndaw ».
Il fait partie de ceux qui ont marqué leur époque, des légendes qui ont inspiré des générations de lutteurs, émerveillé des milliers d’amateurs de la lutte, ce sport-roi au Sénégal. Ousmane Baldé alias Falaye Baldé a marqué à jamais l’histoire de la lutte et du sport à travers son talent exceptionnel et ses nombreuses victoires qui lui ont valu d’être une figure emblématique de la lutte sénégalaise, d’intégrer le panthéon des grands champions. Son parcours rappelle l’importance de la détermination, du travail acharné et de l’esprit sportif.
Ama Baldé, le digne héritier
Avec son décès, le 23 octobre 2013, c’est toute une page de l’histoire de la lutte qui se tourne, mais l’héritage de Falaye Baldé perdure, à travers l’influence que le champion venu du Gabou a eu sur ses enfants et petits-enfants. Son esprit de guerrier continue de les inspirer. Ama Baldé, Jules Baldé, Pathé Baldé, Pokola, Babacar et Jacob Baldé ont, chacun, armés du courage et de la résilience légués par le patriarche, essayé de porter en eux le flambeau d’un héritage qui force l’admiration. Falaye a eu des fils talentueux, mais Ama est le seul d’entre eux qui est en train de suivre ses traces.
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Depuis sa première victoire sur Oussou Ndiaye, le 9 novembre 2008, il a montré qu’il avait tout d’un grand. Fin technicien, lutteur courageux et redoutable, il s’est surpassé pour devenir, aujourd’hui, l’un des lutteurs qui font la fierté de la discipline. Ses performances face à Amanekh (9 mars 2013), Malick Niang (1er juin 2014), Zoss (4 avril 2015), Tapha Tine (10 mai 2015), Gouye Gui (24 janvier 2016) et Papa Sow (17 février 2018) lui ont permis de manger à la table des cadors. Et comme tout grand lutteur, il rêvait de terrasser le « Roi des arènes » pour s’installer sur son trône. Ce rêve, le fils de Falaye Baldé, considéré comme l’un des meilleurs lutteurs de sa génération, n’a pas réussi à le concrétiser le dimanche 5 novembre 2023 contre Modou Lô. Il avait enregistré la troisième défaite de sa carrière après ses revers contre Ness, le 10 avril 2010 et Gouye Gui le 27 mai 2012.
Après l’échec face à Kharagne Lô, le fils de Falaye Baldé s’est relancé en battant Gris Bordeaux sur décision médicale, le 30 juin 2024. Ama devra confirmer face à Franc, le 16 février prochain. Arrivera-t-il à la hauteur de son père ? Le manager Bassirou Babou avoue qu’il est difficile de réaliser le parcours de l’ancienne terreur des arènes. En effet, détaille-t-il, « un lutteur pouvait livrer une vingtaine de combats en un mois. Nos champions combattaient de manière régulière et à des intervalles réduits, ce qui n’est pas possible de nos jours ».
Pour sa part, le micro central des arènes, Ibou Ndiaye Niokhobaye, révèle les confidences du protégé de Fodé qui lui avait ceci : « mon fils Papa est courageux et technique, mais il ne sera pas le vrai champion. Souleymane Baldé (Jules Baldé) est pétri de qualités, mais sa petite taille le handicapera. Parmi mes fils, Pathé est le plus talentueux, mais il manque de sérieux. Mais si mon fils cadet, Ama, devient grand et qu’il puisse nouer mon « nguimb », je suis persuadé qu’il m’honorera ». Selon l’ancien coach en boxe de l’écurie Falaye Baldé, Yves Bèye, Jules Baldé avait arrêté sa carrière en 2008. Pour montrer qu’il n’y a pas de hasard, il indique qu’en 2009, soit une année après, son petit-frère Ama fait son entrée. Pour lui, ce passage de témoin était très symbolique.
Jules Baldé pénalisé par sa taille, Pathé par son «manque de sérieux »
Jules Baldé est le symbole du legs paternel, le gardien du temple. Il encadre ses jeunes frères et neveux, leur impose son leadership et son caractère. Tous lui vouent un grand respect. La réussite de ses poulains l’amène à avoir plusieurs casquettes : entraîneur, préparateur mystique, manager général. Il n’a certes pas réalisé une belle carrière, mais il était très doué. « Nous avons bourlingué et écumé les »mbapatt » » ensemble. Jules est petit de taille, parce qu’il ne privilégiait pas la musculation. Il préférait des courses de fond, des ateliers techniques et n’avait jamais voulu prendre du poids », témoigne Mbaye Diallo, son ami d’enfance.
Quant à Pathé Baldé, il est talentueux, mais il n’était pas sérieux, se désole Mbaye Diallo. Il a torpillé sa carrière à cause de ses rendez-vous incessants avec les prisons du pays. Mbaye Diallo estime que le bémol avec Pathé, c’est qu’il n’avait pas eu un agent qui pouvait l’encadrer afin de lui éviter certaines dérives juvéniles. Pape Konaté alias Capitaine Pk et Pathé Baldé sont des athlètes d’une même génération. Actuellement en Italie, il confie qu’ils ont écumé les « mbapatt ». « Pathé m’a battu au « mbapatt » de l’ancien lutteur Mbaye Samb. Je l’ai aussi dominé lors d’un »mbapatt » organisé devant chez le lutteur Alam Dare ». Selon cet ancien pensionnaire de Pikine Mbollo, Pathé était pétri de qualités et était d’une audace rarissime. « Ce qui a torpillé sa carrière, c’est qu’il n’était effectivement pas sérieux et se retrouvait souvent en prison », regrette-t-il.
Abdoulaye DEMBELE
Source : Le Soleil (Sénégal)
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