![](https://kassataya.com/wp-content/uploads/2024/07/Cherif-K.-601x405-1.png)
Nouakchott n’est pas entièrement sortie des sables. 64 ans en arrière rappellent que la capitale mauritanienne était installée à Saint-Louis du Sénégal avant son transfert en 1960.Elle compte aujourd’hui plus d’un million d’habitants avec des zones périphériques qui abritent les trois quarts des habitants sans eau ni électricité ni routes goudronnées et des zones riches avec des villas somptueuses dont les propriétaires accaparent toute la richesse du pays.
Ce contraste saisissant renvoie à l’histoire d’une capitale qui a surgi des sables avec un héritage zéro colonial d’infrastructures contrairement à Dakar capitale de l’AOF (Afrique occidentale française). Les premiers cadres mauritaniens nés avant l’indépendance se souviennent en mars 1957, la pose de la première pierre des blocs où ils seront logés. La seule rue baptisée s’appelait avenue de la dune de l’aéroport à l’hôpital national et qui s’est prolongé jusqu’à la plage de nos jours.
Ces premiers intellectuels se souviennent également que le premier conseil des ministres s’est déroulé sous une tente après le transfert de la capitale installée à Saint-Louis du Sénégal. Puis après se dressèrent quelques bâtiments que les observateurs pouvaient compter du bout des doigts à cette époque : la présidence, les cinq blocs administratifs, un hangar pour l’Assemblée nationale et plus tard la banque centrale, la mosquée et la poste etc… Ce petit clin d’oeil historique montre le chemin parcouru contre vents et marées des différents locataires du palais de Nouakchott de Ould Daddah à Ould Ghazouani et d’autres chemins restant à par courir pour la modernisation de Nouakchott.
Après 64 ans, la capitale a à peine un schéma directeur d’urbanisation et d’assainissement pour plus d’un million d’habitants qui ont soif et continuent de vivre le calvaire des délestages. Une capitale menacée par l’élévation du niveau de la mer qui risque un jour d’engloutir la ville. Malgré cette menace les constructions continuent d’être anarchiques et les propriétaires s’installent à côté de la mer.
L’autre menace ce sont les inondations chaque année avec l’hivernage. Les promesses de canalisation et d’évacuation des eaux de la pluie s’accumulent. Ould Ghazouani met des milliards d’ouguiya pour un plan d’urgence pour au moins avoir de nouvelles routes de nouveaux établissements scolaires de nouveaux centres de santé et amorce enfin des infrastructures éducatives. Un autre danger auquel surtout les populations pauvres des quartiers populaires font face c’est l’insécurité lié au trafic de drogue et d’alcool. Nouakchott est devenue une ville pas sûre et pas agréable à vivre avec l’absence d’espaces verts et de jardins ou de places pour des promenades. Les défis d’une modernisation sont multiples.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
Les opinions exprimées dans cette rubrique n’engagent que leurs auteurs. Elles ne reflètent en aucune manière la position de www.kassataya.com
Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source www.kassataya.com