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Le Calame – Lors des interpellations des députés à l’Assemblée, au lendemain de son discours-bilan d’étape du 29 Janvier dernier, le Premier ministre a annoncé que son gouvernement préparait, sur instructions du président de la République, « un dialogue national global, qui sera différent des précédents, avec des résultats qui répondront aux aspirations et aux espoirs des citoyens et aborderont toutes les vraies questions et problèmes fondamentaux qui ont été un obstacle au développement dans le pays ». Et de rappeler que le président de la République était revenu, à l’occasion du 64ème anniversaire de l’indépendance du pays, sur l’importance de telles assises politiques dans sa politique d’ouverture et d‘apaisement enclenchée depuis son premier mandat.
Selon le Président et son Premier ministre, le dialogue inclusif en gestation aurait pour but de « repenser sereinement notre système de gouvernance et notre modèle démocratique et de proposer tout ce qui pourrait permettre de clore définitivement certains dossiers, à commencer par celui du passif humanitaire. »
Mais les questions que les observateurs se posent est de savoir en quoi ce dialogue pourrait-il être différent des autres et si ses recommandations seront mises en œuvre. On se demande aussi qui pourra y prendre part. Sans être une panacée, le dialogue est assez sérieux pour n’être pas laissé entre des mains inexpertes et la Mauritanie en a connu quelques-uns sans en tirer grand-chose. Pire, mal préparé ou phagocyté par des groupuscules extrémistes, il peut même faire obstruction au débat sur les questions fondamentales, comme l’ancrage de la démocratie, les bases réelles de l’unité nationale, la justice équitable ou la répartition des dividendes des ressources nationales.
Depuis des années, on ressasse les mêmes sujets. On a organisé des séminaires, colloques, marches et une avenue a même été rebaptisée « Avenue de l’Unité nationale », tandis qu’une place publique s’est retrouvée dédiée aux libertés. Dans ses différents discours, le président de la République ne cesse de reprendre ces thèmes. Mais, tout cela reste, pour l’essentiel, des vœux pieux. De belles intentions pour ne pas dire des slogans creux… alors que, têtus, les faits parlent d’eux-mêmes : le règlement consensuel et inclusif du passif humanitaire avec les intéressés peine à se matérialiser depuis le premier mandat du président Ghazouani qui en avait précocement exprimé la volonté. Du Palais, le dossier a atterri au Commissariat aux droits de l’Homme, à l’action humanitaire et aux relations avec la Société civile. Comme une patate chaude ?
Des questions et des questions, encore et toujours…
Qu’est-ce qui empêche donc le président de la République disposant d’une majorité écrasante à l’Assemblée nationale de prendre des mesures fortes pour régler tous ces problèmes ? On le comprend, il est hélas entouré par des rapaces hostiles à tout changement pouvant « affecter leurs intérêts personnels ». C’est aussi pour ces raisons que la lutte contre la gabegie-corruption peine à obtenir de bons résultats. Les pauvres mauritaniens entendent à la radio et à la télé que des milliards sont dépensés pour améliorer leurs conditions de vie ; à l’arrivée, ils ne voient pas grand-chose. Les prix refusent de descendre, la santé reste médiocre et difficile d’accès, l’école républicaine produit plus de frustrations que de remède à la baisse du niveau d’instruction et autre goulot d’étranglement. Et c’est maintenant des jours durant, voire des mois, que l’insatisfaction des besoins les plus basiques comme l’eau et l’électricité accablent les gens. À Nouakchott même…
Dalay Lam
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