Courrier international – “Le Congo s’embrase, l’international s’en mêle”, titre Le Soir alors que la situation s’aggrave en République démocratique du Congo. Assez pour que les Nations unies avancent la réunion d’urgence du Conseil de sécurité de lundi à ce dimanche. “Kinshasa, tous sur le pont : le président Tshisekedi est revenu de Davos, Vital Kamerhe, le président de l’Assemblée nationale, est rentré du Vietnam, les autorités sont mobilisées. À Goma, tous aux abris : une grande partie de la ville est privée d’eau et d’électricité, la connexion internet est perturbée, les mobiles sont aléatoires, les commerces tournent au ralenti et les activités scolaires sont suspendues”, décrit le quotidien belge.
Le M23, milice composée surtout de Tutsis et soutenue par le Rwanda voisin, se rapproche de Goma, capitale régionale d’un million d’habitants dans l’est du pays. La Deutsche Welle indique que ce nom vient d’un accord entre le gouvernement congolais et des groupes rebelles. Accord signé le 23 mars 2009 mais pas respecté par le Congo, d’après le M23.
Les combats s’intensifient avec l’armée congolaise depuis le début de l’année, “les rebelles s’emparant de plus de territoires que jamais”, note la BBC. Deux cents civils au moins auraient été tués par le M23. Peter Cirimwami, gouverneur du Nord-Kivu, a lui succombé à une blessure par balle vendredi. Plus de 400 000 personnes ont fui les zones de conflit en seulement quelques semaines. La France et l’Allemagne ont appelé leurs ressortissants à quitter le pays.
“La chute de Goma serait une avancée majeure pour les rebelles”, précise la BBC. “La ville suffoque. On ne peut plus y entrer ou en sortir. La population souffre énormément”, confie un syndicaliste au média britannique. “Aucun habitant de Goma ne vous dira qu’il n’a pas peur”, déplore de son côté Espoir Ngalukiye, membre du parti Ensemble pour la République.
Casques bleus tués
Le Guardian annonce comme “imminente” la future bataille de Goma. Des soldats de l’armée rwandaise seraient en position à la frontière, juste à côté de la ville, pour assister le M23 selon le journal. “L’armée rwandaise est prête à envahir”, affirme une source du journal britannique. Et le Rwanda pourrait ne pas s’arrêter là. L’Occident – la France, le Royaume-Uni et les États-Unis notamment – est critiqué, souligne le journal britannique, pour son manque de réaction face à la stratégie du président Paul Kagame.
“Les combats ont leurs racines dans le génocide de 1994”, explique le Wall Street Journal. Le M23 et le Rwanda disent en substance qu’ils défendent les Tutsis du Congo des Hutus ayant fui le pays après le génocide. “Le Rwanda fera ce qui est nécessaire pour défendre nos frontières et protéger les Rwandais”, a déclaré un porte-parole du président au quotidien américain. Signe des tensions entre les deux voisins, les diplomates congolais ont quitté Kigali. Et si l’Union européenne estime qu’une présence militaire des Rwandais en RDC représente “une violation claire du droit international”, un porte-parole du M23 prévient que son groupe fera plein usage “de son droit à la légitime défense” en cas de menaces de l’ONU ou des forces internationales.
Source : Courrier international (France)
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