L’immigration clandestine depuis les côtes mauritaniennes : un réseau bien organisé, selon « El País »

Le Quotidien de NouakchottUn récent rapport publié par le quotidien espagnol El País met en lumière les rouages ​​bien huilés des réseaux de passeurs opérant depuis les côtes mauritaniennes pour acheminer des migrants clandestins vers l’Espagne. Ces réseaux, selon le journal, disposent d’une connaissance approfondie des horaires et des itinéraires des patrouilles de surveillance, ce qui leur permet d’organiser les traversées avec une grande efficacité.

Une logistique bien rodée

Les passeurs assurent à leurs « clients » un logement temporaire dans des maisons souvent surpeuplées, louées à Nouakchott en attendant le moment opportun pour partir. Ces maisons servent de lieux de rassemblement pour des migrants venus de diverses régions, notamment d’Afrique subsaharienne et d’Asie, en particulier du Pakistan.

Pour brouiller les pistes, les passeurs achètent du carburant dans des zones urbaines, y compris au cœur de la capitale, avant de l’acheminer discrètement vers les côtes. Les plages isolées près du port de Tanit, situées à environ 60 km au nord de Nouakchott, sont particulièrement prisées pour ces départs, car elles sont perçues comme moins surveillées.

Un coût élevé pour un voyage périlleux

Le coût pour réserver une place sur une embarcation à destination de l’Espagne varie entre 1 000 et 3 000 euros, selon El País . Ce tarif, déjà élevé, a doublé en raison du renforcement des contrôles de sécurité dans la région. Cependant, tous les candidats à l’immigration ne parviennent pas à payer les passeurs, et certains des migrants interceptés par les autorités ont avoué qu’ils espéraient voyager sans s’acquitter de ces frais.

Des profils variés et des récits poignants

Le rapport révèle que les candidats à l’immigration clandestine sont majoritairement des Africains et des Asiatiques, fuyant des conditions de vie difficiles ou des conflits dans leurs pays d’origine. Pour beaucoup, la Mauritanie représente un refuge temporaire avant de tenter la traversée vers l’Europe. Le journal raconte également des histoires tragiques de migrants qui, malgré des efforts désespérés, restent coincés dans des conditions précaires à Nouakchott.

Parmi eux, de jeunes Maliens travaillant comme conducteurs de « tuk-tuk » dans la capitale attendant l’occasion de rejoindre l’Espagne. Ce flux migratoire est alimenté par des situations économiques désespérées et des rêves d’un avenir meilleur de l’autre côté de la Méditerranée.

L’impact de la pêche industrielle

Le rapport pointe également du doigt les conséquences de la pêche industrielle entraînées par des navires chinois et turcs, qui appauvrissent les eaux mauritaniennes et privent les pêcheurs locaux de leur principale source de revenus. Cette situation pousse certains pêcheurs traditionnels à se tourner vers les réseaux de migration clandestine, faute d’alternative économique.

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Med Ahmed

 

 

 

Source : Le Quotidien de Nouakchott (Mauritanie)

 

 

 

 

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