Tragédie sur la route des Canaries : au moins 50 migrants se noient dans un naufrage

Info Migrants – Au moins 50 personnes ont perdu la vie après le naufrage d’une embarcation partie de Mauritanie à destination des îles Canaries, selon la porte-parole de l’ONG Caminando Fronteras, Helena Maleno. D’après la militante, 44 de ces victimes étaient d’origine pakistanaise. Les survivants ont été secourus par les autorités marocaines.

Une cinquantaine de personnes, dont de nombreux Pakistanais, se sont probablement noyées après le naufrage de leur embarcation partie de Mauritanie en direction des îles Canaries, a déclaré jeudi 16 janvier l’organisation d’aide aux migrants Caminando Fronteras (Walking Borders, en anglais).

La pirogue avait quitté la Mauritanie le 2 janvier avec 86 personnes à bord, selon la presse espagnole, avant de dériver plusieurs jours dans l’océan Atlantique. « Treize jours de traversée angoissée se sont écoulés sans que personne ne soit secouru », a écrit l’activiste Helena Maleno, porte-parole de Caminando Fronteras, sur son profil X.

« Nous avons donné l’alerte il y a six jours à tous les pays qui partagent les eaux (internationales) de sauvetage, conformément à notre protocole en cas de disparition d’un bateau », a expliqué l’ONG à la presse espagnole. En vain.

Mercredi 15 janvier, ce sont les autorités marocaines qui ont finalement lancé une opération de sauvetage mais elles n’ont pu secourir que 36 personnes. Parmi elles, un adolescent et 22 ressortissants pakistanais.

 

Pour l’heure, aucune précision n’a été donnée sur le nombre d’enfants et de femmes à bord du bateau au moment du départ. Les 50 disparus, parmi lesquels se trouvaient 44 Pakistanais, sont tous présumés morts.

L’ONG Caminando Fronteras assure avoir pu établir un contact avec les survivants et leurs familles.

Il s’agit – déjà – de la deuxième tragédie enregistrée en 2025. La première a eu lieu le 1er janvier, lorsqu’un canot est arrivé au sud de Tenerife avec 60 personnes. À bord, deux migrants étaient décédés.

Fin décembre, le gouvernement malien avait communiqué sur le décès de 25 jeunes Maliens dans un naufrage au large du Maroc, survenu quelques jours auparavant. Au moins 70 personnes sont portées disparues. Seuls 11 survivants ont été retrouvés.

Traversées cauchemardesques

 

En 2024, près de 10 000 personnes ont ainsi perdu la vie ou ont disparu en mer en essayant de gagner les îles espagnoles, contre 6 000 en 2023, selon un rapport publié fin décembre par Caminando Fronteras. Pour l’association, la route des Canaries est ainsi bel et bien devenue « la plus meurtrière au monde ».

Les drames sont hélas courant. Il faut compter au moins une semaine, plusieurs parfois, en haute mer, pour rejoindre les rives espagnoles des Canaries, distantes de 1 000 à 2 000 km depuis le Sénégal ou la Mauritanie.

Beaucoup de pirogues se perdent dans l’immensité de l’océan. Les vents violents et les forts courants rendent la traversée très risquée, et peut faire dériver les pirogues surchargées et en mauvais état. De nombreux témoignages rapportent des voyages cauchemardesques soumis aux aléas météorologiques, aux avaries de moteur, à la soif et à la faim. Il n’est pas rare de trouver des corps de personnes mortes de faim ou de soif dans les canots secourus au large des Canaries.

 

 

 

Charlotte Boitiaux

 

 

 

Source : Info Migrants

 

 

 

 

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