Il est 16h26 à Nouakchott, et le vol L6 reliant Nouakchott à Abidjan, avec escale à Dakar, initialement programmé pour décoller à 8h50 ce lundi, n’a toujours pas quitté le sol mauritanien. Pire encore, il semblerait que l’appareil ne soit même pas arrivé à Nouakchott.
Pendant ce temps, les passagers, livrés à eux-mêmes, subissent l’arrogance et l’irresponsabilité d’une compagnie nationale qui cumule les scandales sans jamais rendre de comptes.
Sur place, le désarroi est total : aucune information, aucun représentant de la compagnie pour expliquer ce fiasco.
Des personnes âgées, des femmes allaitantes, des femmes enceintes et des malades errent dans l’aéroport comme des âmes en peine, sans aucune assistance.
Pas une bouteille d’eau pour calmer la soif, pas une collation, encore moins une once de considération humaine. Pire, certains passagers ont déjà raté leurs correspondances à Dakar, causant des pertes financières et personnelles irréparables.
Les tableaux d’affichage de l’aéroport, tout aussi muets que la direction de Mauritania Airlines, ajoutent à l’ambiance lugubre de ce chaos organisé.
Cette compagnie, qui ose se prétendre nationale, piétine en toute impunité les engagements internationaux auxquels elle a pourtant souscrit, notamment la Convention de Montréal.
Mais qui se soucie des droits des passagers en Mauritanie ? Certainement pas cette entreprise dysfonctionnelle, rongée par le népotisme, l’incompétence et un laxisme institutionnalisé.
Mauritania Airlines n’est rien de moins qu’un gouffre financier, une entité parasitaire qui ponctionne les maigres ressources d’un contribuable mauritanien déjà accablé par la précarité.
Comment une telle structure peut-elle encore exister ? Comment peut-elle continuer à malmener ses passagers sans jamais être inquiétée ? La réalité est simple et effrayante : cette compagnie est gérée comme un vulgaire kiosque de quartier, avec une programmation aléatoire qui ressemble davantage à une loterie qu’à une gestion aérienne digne de ce nom.
Il est temps d’agir. Il est temps que les autorités cessent de fermer les yeux sur ce cirque indigne. Les passagers ne réclament même pas des dédommagements – un concept étranger à cette compagnie –, mais ils demandent justice. Ils demandent que cette bande d’incompétents soit renvoyée sans ménagement.
Des sanctions doivent être prises, des têtes doivent tomber, et cette compagnie doit être restructurée de fond en comble.
Mauritania Airlines est devenue une honte nationale. Un exemple flagrant de ce qui se passe lorsque le népotisme et l’irresponsabilité prennent le pas sur l’intérêt public.
Il est grand temps que des décisions draconiennes soient prises pour mettre fin à cette mascarade insupportable. Le peuple mauritanien mérite mieux. Ses passagers méritent mieux. Et l’image du pays ne peut plus continuer à être souillée par cette caricature d’une compagnie aérienne.
Souleymane Hountou Djigo
Journaliste, blogueur
