Californie – Incendies à Los Angeles : la grogne contre les autorités monte parmi les habitants

Le bilan humain des incendies qui ravagent depuis mardi la mégapole californienne s’est alourdi samedi, s’élevant désormais à seize morts. Alors que le brasier continue à s’étendre, la grogne contre les autorités, accusées d’incurie dans la gestion de la catastrophe, s’intensifie.

Courrier international – Le Palisades Fire, l’un des incendies monstres qui frappent depuis mardi Los Angeles et sa région, a continué à s’étendre samedi, menaçant et détruisant plusieurs maisons dans les quartiers de Brentwood et de Mandeville Canyon, à l’ouest de la mégapole.

Selon la chaîne locale KTLA, les pompiers s’efforcent maintenant “désespérément” d’empêcher l’incendie “historique” d’atteindre la vallée de San Fernando, l’immense versant nord de Los Angeles “par-delà les montagnes de Santa Monica”, qui abrite plus de 1,8 million d’habitants.

Un combat acharné que les vents de Santa Ana, déjà responsables de la progression fulgurante des incendies dans la nuit de mardi à mercredi, risquent de compliquer, leur retour étant prévu samedi dans la soirée (heure locale). Selon les services météorologiques les rafales pourraient atteindre 80 km/h.

Le bilan humain s’est encore alourdi dans la journée. Selon le médecin légiste du comté de Los Angeles, onze personnes ont été tuées dans l’Eaton Fire – qui a ravagé la ville d’Altadena, au nord-est de la mégapole – et cinq autres dans le Palisades Fires.

Pillages

La dévastation est sans précédent pour la deuxième ville des États-Unis, le New York Times précisant que “la superficie totale brûlée par les incendies de cette semaine est plus grande que les villes de San Francisco, Pittsburgh, Boston ou Miami”.

Et comme si ce n’était pas suffisant, la Garde nationale a été déployée vendredi “pour tenter de rétablir l’ordre public, alors que des pillages ‘méprisables’ ont secoué certains quartiers, entraînant au moins vingt arrestations et un couvre-feu strict”, de 18 heures à 6 heures du matin, rapporte le New York Post.

Au milieu de ce chaos, les sources de frustration et de colère sont nombreuses pour la population, que ce soit les défaillances dans l’approvisionnement en eau – les bouches d’incendie étaient à sec mardi soir à Pacific Palisades – le manque d’information pour les personnes évacuées ou, à l’inverse, les alertes erronées ordonnant à des milliers d’habitants de la ville de fuir leur domicile séance tenante.

Fausses alertes d’évacuation

Dans The Atlantic, la journaliste Nancy Walecki affirme ainsi avoir reçu “onze alertes” d’évacuation ces derniers jours. “Autant que je sache, elles ont toutes été envoyées par erreur”, écrit-elle.

Interrogé vendredi sur le sujet en conférence de presse, “le directeur du bureau de gestion des urgences du comté de Los Angeles, Kevin McGowan, a reconnu que les autorités savaient que de telles alertes avaient été émises, a reconnu que certaines d’entre elles étaient erronées et n’avait toujours aucune idée de pourquoi ni de comment empêcher que cela ne se reproduise”, précise le magazine américain.

Il a concédé dans la soirée les fausses alertes avaient été envoyées “en raison de problèmes dans les systèmes de télécommunications, probablement dus aux impacts des incendies sur les tours de téléphonie cellulaire”.

Mais une personnalité semble concentrer l’essentiel des critiques : la maire de Los Angeles, Karen Bass. Dans une colonne d’opinion, le Los Angeles Times observe que “cette crise n’aura clairement pas été l’heure de gloire de Mme Bass”.

Le grand quotidien de la côte ouest rappelle que l’édile “a quitté le pays [mardi pour une visite au Ghana] malgré les avertissements sur des vents violents et des risques d’incendie et est revenue pour retrouver la ville en feu”.

Elle a en outre “refusé de répondre aux questions et aux critiques concernant son départ, le manque apparent de préparation de la ville, les informations faisant état d’un décalage entre l’explosion de l’incendie de Palisades et une réponse coordonnée, et le manque évident de personnel des pompiers de Los Angeles”.

Los Angeles a “laissé tomber” ses pompiers

La cheffe des pompiers de Los Angeles (LAFD) elle-même n’a pas hésité vendredi à affirmer que la ville avait “laissé tomber” les pompiers. Interrogée sur CNN, Kristin Crowley a notamment déclaré que “son service ne disposait pas de suffisamment de pompiers” et qu’elle manquait de “mécaniciens pour réparer les véhicules d’urgence en panne”.

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Source : Courrier international (France)

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