Mali : Choguel Maïga, de premier ministre complaisant à cible des putschistes

Ancienne principale personnalité civile de la junte, cette figure politique ayant servi presque tous les pouvoirs depuis plus de vingt ans est accusée de malversations financières.

 Le MondeSon limogeage ne lui a offert aucun répit. Un mois après avoir été démis de ses fonctions de premier ministre par le régime militaire au pouvoir, le 20 novembre 2024, Choguel Kokalla Maïga a été accusé de malversations financières par le Bureau du vérificateur général (BVG).

Cette agence de l’Etat chargée d’enquêter sur les soupçons de malversations au sein des administrations au Mali a épinglé, le 24 décembre dans son rapport, l’ancien chef de gouvernement pour sa mauvaise gestion au sein de l’Agence du fond d’accès universel (Agefau). Cet organisme public, chargé d’améliorer la couverture des services de télécommunications pour les Maliens, est placé sous la tutelle du premier ministre, qui en préside le conseil d’administration.

Paiement d’indemnités de mission « indues » à des membres de l’entourage de M. Maïga pour 12 millions de francs CFA (quelque 18 300 euros), « majorations de [ses] frais de mission » à hauteur de 34,8 millions de francs CFA (environ 53 000 euros)… Selon ce document de plus de 100 pages, consulté par Le Monde Afrique, l’ancien premier ministre, nommé par le colonel Assimi Goïta – devenu général en octobre 2024 – après le coup d’Etat de mai 2021, a contribué à des « irrégularités administratives et financières ». De quoi mettre un point final à sa carrière politique, s’il venait à être condamné.

Le BVG, qui a enquêté sur l’Agefau entre mars et octobre 2024, dit avoir lancé la « vérification financière » de cet organisme après « la saisine reçue d’un citoyen ». Mais, à Bamako, nul ne doute de l’origine de cette démarche, au moment même où les militaires cherchaient à acter leur divorce avec Choguel Maïga, principale figure civile du pouvoir qu’ils ont instauré mais dont la liberté de ton a fini par rendre trop encombrante.

Dans le viseur des militaires

 

M. Maïga est en disgrâce depuis son accident vasculaire cérébral qui, en août 2022, a permis aux putschistes de l’éloigner du pouvoir dans l’objectif de faire croître l’influence d’un allié perçu comme plus fiable, le général Abdoulaye Maïga, alors ministre de l’administration territoriale, devenu premier ministre en novembre 2024.

Après son éviction, M. Maïga se savait encore dans le viseur des putschistes. Trois semaines avant la publication du rapport du BVG l’incriminant, il a tenté de se dédouaner. « J’ai appris tous les plans qu’il y a [contre moi]. Ils sont allés sortir mes dossiers à l’Agefau. (…) J’ai une conscience claire », avait-il déclaré devant ses militants, lors d’une réunion filmée et publiée le 1er décembre sur sa chaîne YouTube.

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Source : Le Monde  

 

 

 

 

 

 

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