La Mauritanie est entrée ces dernières années dans le cercle des pays africains qui dépensent plus pour la défense. Le budget de 2025 s’élève à près de 12 milliards d’ouguiyas alors que celui de l’enseignement supérieur avoisine à peine 2 milliards d’ouguiyas.
Ce déséquilibre flagrant résulte d’un contexte régional et sous-régional marqué par la guerre contre le Jihadisme au Sahel et le conflit du Sahara occidental justifiant ainsi le réarmement de la Mauritanie face à cette menace partout. Mais ces dépenses militaires, drônes et chars et d’autres armes sophistiquées n’apparaissent pas sur le budget de 2025 qui a fait un grand bond en avant avec près de 12 milliards d’ouguiyas.
Les experts et observateurs qui se sont penchés sur ce budget relèvent “ des fonds spéciaux” totalisant plus de 11 milliards d’ouguiyas et un autre registre intitulé ”achats de biens non spécifiés” de 646 millions d’ouguiyas alloués à l’intégrité du territoire. Cette non-transparence est voulue par le chef de l’Etat qui entend mettre le paquet sur son armée, pour la défense et pour le fonctionnement pour préserver son leadership en matière de lutte contre le terrorisme islamiste au Sahel.
Cette opacité est contraire à la bonne gouvernance recommandée par la Banque mondiale et le FMI. Ce budget 2025 est passé comme une lettre à la poste au parlement mécanique. Ces dépenses excessives de l’armée qui relèguent au second rang des secteurs clés du développement, agriculture et élevage, santé, éducation risquent de compromettre l’avenir du pays dans la recherche scientifique et technologique, la souveraineté alimentaire et la santé publique. C’est le choix d’une gouvernance militaire sous vernis démocratique.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya.com le 07 janvier 2025)
Les opinions exprimées dans cette rubrique n’engagent que leurs auteurs. Elles ne reflètent en aucune manière la position de www.kassataya.com
Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source www.kassataya.com