En Côte d’Ivoire, l’arrivée d’un navire chargé de nitrate d’ammonium suscite l’inquiétude

Un vraquier qui devait décharger 7 700 tonnes d’engrais au nitrate d’ammonium dans le port d’Abidjan, lundi 6 janvier, a provoqué la tenue d’une réunion d’urgence en raison de son chargement potentiellement dangereux. Il a été autorisé à accoster mardi.

 Le Monde   – En dépit des craintes, le Zimrida sera bien autorisé à accoster à Abidjan, après avoir été bloqué au large des eaux ivoiriennes depuis le samedi 4 janvier. Ce navire, sous pavillon de la Barbade, qui transporte 19 700 tonnes d’engrais au nitrate d’ammonium, devait en décharger 7 700 tonnes lundi après-midi dans le port de la capitale économique de Côte d’Ivoire. Mais des « allégations faisant état d’une avarie de la cargaison transportée », avec un potentiel explosif, ont provoqué la tenue d’une réunion d’urgence lundi matin entre les autorités du pays, le propriétaire de la marchandise et le transporteur.

Le port autonome d’Abidjan a conclu, dans un communiqué publié au sortir de cette réunion, que « le Zimrida et sa cargaison ne représentent aucun danger pour les installations portuaires, encore moins pour les populations », le navire ne souffrant d’« aucune avarie » et remplissant « toutes les conditions de sécurité » fixées par la réglementation maritime internationale.

Le vraquier sera donc bien invité à accoster après une visite guidée ouverte à la presse, mardi, destinée à « rassurer l’opinion sur l’intégrité de la marchandise » et à endiguer la psychose qui sévit depuis cinq jours dans la presse ivoirienne et sur les réseaux sociaux.

Pas la même substance qu’à Beyrouth

L’épopée de cette cargaison commence le 22 août en Russie. Un premier vraquier, le Ruby, affrété par la compagnie émiratie Serenity Ship Management DMCC, quitte le port de Kandalakcha en Russie, à 200 kilomètres au sud de Mourmansk, chargé de 20 000 tonnes d’engrais au nitrate d’ammonium.

Dès le début de son parcours, le Ruby subit une avarie en mer Blanche, possiblement aggravée par la tempête Lilian au large de la Norvège, qui fait craindre une détérioration de sa cargaison. Il signale être en difficulté le 26 août et cherche à trouver refuge dans différents ports européens, en Norvège, en Lituanie, en Suède et au Danemark, qui refusent tous de l’accueillir.

Sa cargaison, du nitrate d’ammonium – substance impliquée dans l’explosion du port de Beyrouth en août 2020, qui avait fait 235 morts –, fait du cargo venu de Russie une « bombe flottante », selon la presse européenne. Il ne s’agit pourtant pas vraiment de la même substance : les 2 750 tonnes de nitrate d’ammonium dit « technique », quasiment pur, qui ont explosé à Beyrouth étaient destinées à la fabrication d’explosifs à usage minier au Mozambique, selon l’ONG écologiste française Robin des bois, alors que les engrais azotés contenant du nitrate d’ammonium transportés par le Ruby sont plus stables. Sur la seule année 2024, 38 000 tonnes de cette substance ont été traitées par le port d’Abidjan.

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Source : Le Monde  

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