Survivre à un crash d’avion: ce que les récents accidents nous apprennent

Les survivants des vols d'Azerbaijan Airlines et de Jeju Air, derniers crashs marquants de décembre 2024, étaient assis à l'arrière de l'avion. De quoi relancer le vieil adage conseillant de choisir son siège en queue d'appareil ?

Slate – «Chaque seconde compte», résume Ed Galea. Ce professeur d’ingénierie en sécurité incendie à l’université de Greenwich (Royaume-Uni) s’y connaît en évacuations de carcasses d’avions : il a publié l’étude référence sur le sujet.

Avec des appareils modernes conçus pour mieux absorber les chocs et ralentir la propagation du feu, Ed Galea estime à 90% les chances de survie en cas de crash «survivable». Mais comment améliorer ses chances ? Il explique que la survie se joue principalement sur la capacité des passagers à évacuer rapidement.

Une idée reçue insiste pourtant uniquement sur l’emplacement du siège. Les places arrières seraient plus sûres que celles à l’avant. Les crashs des vols Azerbaijan Airlines 8243 et Jeju Air 2216, respectivement les 25 et 29 décembre 2024, semblent le confirmer. Les vingt-neuf survivants du crash azerbaïdjanais se situaient à l’arrière de l’avion. Celui-ci s’est coupé en deux, vraisemblablement à cause de tirs russes, tuant les trente-huit autres personnes à bord. Quant aux deux seuls rescapés du vol sud-coréen, il s’agissait des deux membres d’équipage assis dans la queue de l’appareil.

Les experts en aviation écartent néanmoins ce mythe. «Aucune donnée ne montre une corrélation entre l’emplacement du siège et la survivabilité. Chaque accident est différent», indique à CNN Hassan Shahidi, le président de la Flight Safety Foundation. En cas d’impact, «il n’y a pas de siège magique, appuie Ed Galea. Tout dépend de la nature de l’accident. Parfois, il vaut mieux être à l’avant, parfois à l’arrière.»

Statistiquement, il recommande donc le siège qui vous permet de quitter l’avion au plus vite. Car pour obtenir sa certification, un appareil doit pouvoir être évacué en 90 secondes. Mais de la théorie –vérifiée chez le constructeur avec des volontaires– à la pratique, il y a un écart que l’urgence et la panique élargissent.

S’asseoir côté couloir, près d’une issue de secours

 

Contrairement à une autre idée reçue (laquelle créant un fatalisme qui peut être paralysant!), «on peut survivre à la grande majorité des crashs d’avion, et la plupart des passagers survivent à ces accidents», rassure Ed Galea. «Le plus souvent, les accidents aujourd’hui ne sont plus dus à des pertes totales de l’avion, ajoute Geoffrey Thomas, journaliste spécialisé pour le site 42 Thousand Feet. C’est autre chose: un moteur en feu, une sortie de piste, un train d’atterrissage défaillant…» D’où l’importance de l’évacuation.

Ed Galea classe par exemple l’accident du vol Jeju Air comme «survivable» . Une collision avec des oiseaux, la perte d’un moteur et un atterrissage sur le ventre sont gérables. «Si l’avion n’avait pas fini sa course dans un obstacle en béton en bout de piste, la majorité voire la totalité des personnes à bord auraient pu en réchapper», évalue-t-il. Au contraire, le crash du vol Azerbaijan Airlines est un cas typique d’accident fatal. Ed Galea qualifie de «miracle» le fait que quelqu’un –a fortiori une bonne partie des passagers– s’en soit sorti vivant.

Pour mieux comprendre comment s’en sortir si l’on est encore conscient après l’impact, Ed Galea et son équipe ont compilé les témoignages de 1.917 passagers et 155 membres d’équipage impliqués dans 105 accidents entre 1977 et 1999. Leur étude démontre que les passagers assis à cinq rangées ou moins d’une issue de secours, où qu’elle soit, ont les meilleures chances de survie. Logiquement, les sièges côté couloir augmentent encore cette probabilité.

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Repéré sur CNN

 

 

 

 

Matthias Troude

 

 

 

Source : Slate (France)

 

 

 

 

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