Info Migrants – Le gouvernement malien a communiqué ce jeudi sur le décès de 25 jeunes Maliens dans un naufrage au large du Maroc, survenu le 19 décembre. Plusieurs dizaines de personnes sont portées disparues. Selon les autorités maliennes, 80 personnes se trouvaient à bord. Selon le réseau Alarme Phone Sahara, elles étaient 92. Or, seuls 11 survivants ont été retrouvés.
Au moins 70 exilés ont disparu en mer dans le naufrage d’une embarcation au large du Maroc, le 19 décembre. Parmi eux, 25 personnes sont, pour le moment, officiellement décédées. Le ministre des Maliens établis à l’Extérieur et de l’Intégration africaine, Mossa Ag Attaher, a confirmé ce jeudi la nouvelle, en exprimant sa compassion aux familles.
Pour l’heure, le gouvernement malien a en effet « formellement identifié » 25 de ses ressortissants parmi les victimes. Pour se faire, le ministère précise « avoir procédé aux recoupements d’informations auprès de différentes sources, notamment les ambassades du Mali en Mauritanie et au Maroc, les parents des victimes, les élus des localités d’origine et de certains rescapés ».
De 80 à 92 personnes à bord : plusieurs dizaines de disparus
Mais de nombreuses personnes restent portées disparues. Car les passagers de l’embarcation partie en direction de l’Espagne « seraient au nombre de 80 au départ », a déclaré le ministère malien dans un communiqué.
Un membre d’Alarme Phone Sahara, réseau bénévole prenant en charge des appels de détresse en mer, évoque un chiffre plus grand encore. « La pirogue est partie de Mauritanie le 15 décembre », avec « 92 personnes dont 88 hommes et 4 femmes » à bord, selon un membre du réseau basé au Maroc, joint par InfoMigrants.
Seuls 11 survivants ont été retrouvés, dont neuf Maliens.
Entre 69 et 81 personnes manquent donc à l’appel, selon que l’on se fie aux estimations des autorités maliennes ou du réseau Alarme Phone Sahara. Et parmi elles, seuls 25 Maliens ont pour le moment été identifiés.
Des passagers venus du Mali, Sénégal et Mauritanie
Alarme Phone Sahara affirme avoir signalé l’embarcation en détresse dès le matin du 18 décembre aux autorités marocaines.
Les personnes à bord venaient du « Mali, Sénégal et Mauritanie », toujours selon cet interlocuteur. Elles auraient toutes embarqué sur « un bateau blanc, qui s’est retrouvé en manque total de carburant ».
En réponse à ce naufrage, le gouvernement malien a mis en place une cellule de crise pour accompagner les familles des victimes et coordonner les efforts d’identification en collaboration avec les autorités marocaines, rapporte Le Journal du Mali.
Les exilés africains à bord tentaient de rejoindre les côtes espagnoles pour rejoindre l’Europe, empruntant cette route de l’Atlantique extrêmement dangereuse. Selon les chiffres de l’ONG espagnole Caminando Fronteras rendus publics ce jeudi, 10 457 personnes ont perdu la vie sur les routes migratoires menant vers l’Espagne.
Soit une moyenne de 30 morts ou disparus par jour. Parmi ces victimes, 1 538 étaient des enfants.
L’immense majorité des victimes, 9 757 personnes, ont perdu la vie sur la route des Canaries. Le rapport de l’ONG, paru le 26 décembre, détaille des données compilées auprès des familles et rescapés de naufrages sur cette route, qualifiée de « la plus meurtrière au monde ». Il épingle également les difficultés « particulièrement choquantes » auxquelles font face les familles de disparus en mer pour déposer des plaintes ou prélever les échantillons d’ADN nécessaires aux identifications des corps.
Source : Info Migrants (France)
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