Jeune Afrique – « Bonjour – Jàmm nga am », « Comment ça va ? – Nan nga def ? », « Je vais bien – Maa ngi fi »… En quelques mois seulement, annonce la Wolof Académie, un novice peut apprendre à maîtriser les bases du wolof. C’est en tout cas ce que promet Amy Cissé, 33 ans, la fondatrice de cette école de langue en ligne.
« À la fin du programme débutant, qui dure quatre mois, celui qui s’inscrit sur notre plateforme peut tenir une conversation avec n’importe qui et s’exprimer dans la langue nationale sénégalaise de manière simple, affirme cette diplômée d’école de commerce. Son parler sera encore plus fluide s’il va au bout des cours du niveau intermédiaire. »
Cette perspective a déjà convaincu quelques dizaines de Français, d’origine sénégalaise pour la plupart et qui sont nés ou ont grandi en France. « Préoccupés par le besoin d’intégration, les parents qui ont immigré en France parlent souvent très peu leur langue maternelle à leurs enfants. Et ne pas la parler peut créer un frein en termes d’intégration et de sentiment d’appartenance au pays d’origine », souligne Amy Cissé. Or, depuis plusieurs années, de plus en plus de membres de la diaspora africaine expriment le désir de retourner vivre sur le continent. C’est le phénomène des « repats ».
Selon l’Insee, la France compte plus de 3 millions de descendants d’immigrés africains. En 2019, un sondage de l’Agence française de développement (AFD) indiquait que 40 % d’entre eux se disaient prêts au retour vers le pays de leurs parents.
Outil d’intégration
Amy Cissé fait partie de ceux qui ont sauté le pas. En 2018, à la fin de ses études, elle décide de s’installer à Dakar, d’où est originaire son père, pour y travailler. « Je connaissais déjà bien le pays parce que j’y allais souvent en vacances. Mais j’avais besoin d’y vivre une fois adulte pour me faire ma propre expérience de vie sur place », raconte-t-elle. Mais dans la capitale, la Franco-Sénégalaise se rend compte de l’omniprésence du wolof, la langue la plus parlée dans le pays, même en milieu professionnel. « J’avais déjà quelques bases, mais je devais la parler couramment pour renforcer mon intégration. Je ne pouvais plus me permettre de baragouiner ou de dire quelques mots à droite, à gauche. »
Mawunyo Hermann Boko
Source : Jeune Afrique
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