
C’est devenu un grand classique de la présidence d’Emmanuel Macron : la déambulation en bras de chemise, les manches retroussées puis la petite phrase polémique. Dernier cas en date, Mayotte. Emmanuel Macron était, ces deux derniers jours, en déplacement sur l’île ravagée par le passage du cyclone Chido. Jeudi soir, le chef de l’État se trouvait au milieu des ruines des bidonvilles et était interpellé par une femme lui reprochant de « venir lui dire que tout va bien ». « Non », proteste alors le président, avant de s’agacer.
« Moi, je vous dis juste que tout le monde se bat. Vous avez vécu quelque chose de terrible. Mais tout le monde se bat, quelle que soit la couleur de peau. N’opposez pas les gens. Si vous opposez les gens, on est foutus. Parce que vous êtes contents d’être en France. Car si ce n’était pas la France, vous seriez 10 000 fois plus dans la merde. »
Une nouvelle petite phrase qui fait déjà beaucoup parler. Cette fois encore elle est prononcée après que le président fait tomber la veste, comme pour mieux aller à la rencontre du peuple. Mais il suffit qu’Emmanuel Macron se retrouve face à un interlocuteur un peu véhément pour le voir sortir une phrase (calculée ou pas ?), qui va occuper pendant quelques jours les commentateurs de chaîne d’information en continu.
« Ils sont complètement cons »
Il avait déjà démontré ce talent il y a un mois pile lors de son déplacement à Rio, en marge du G20 accueilli par le Brésil. Interpellé par un passant sur la situation à Haïti, ancienne colonie française, le président évoque le départ de Garry Conille, démis de ses fonctions. Alors que le badaud affirme au chef de l’État que la France est « responsable de la situation à Haïti », celui-ci répond que « là franchement, c’est les Haïtiens qui ont tué Haïti, en laissant le narcotrafic [prospérer] ».
Il enchaîne ensuite par des propos sur le Conseil présidentiel de transition haïtien : « Et là, ce qu’ils ont fait, le Premier ministre était super, je l’ai défendu, ils l’ont viré ! C’est terrible. C’est terrible. Et moi, je ne peux pas le remplacer. Ils sont complètement cons, ils n’auraient jamais dû le sortir, le Premier ministre était formidable. » Évidemment, parler de responsables politiques haïtiens en des termes si peu diplomatiques a vite fait de déclencher une polémique internationale. L’entourage de Macron a d’abord tenté d’éteindre l’incendie en dénonçant une vidéo « tronquée », expliquant ensuite que le président de la République n’insultait pas le peuple d’Haïti. Mais le mal était fait : crise diplomatique entre Paris et Haïti, qui ira jusqu’à convoquer l’ambassadeur de France après les propos « inacceptables ».
« Un pognon de dingue »
En juin 2023, lors d’une déambulation dans les rues de Marseille, le président (dont les manches ne sont pas retroussées, il faut le noter) est interpellé par une mère de famille dont le fils peine à trouver un emploi. Emmanuel Macron prend alors un ton paternel : « On descend ensemble, on fait le tour du port, je serais surpris qu’il n’y ait pas un restaurant ou un café qui ne cherche pas. » Une référence plus ou moins implicite à son fameux « il n’y a qu’à traverser la rue [pour trouver un emploi] ».