Le Calame – Faites un petit tour à Nouakchott : allez de la plage des pêcheurs au Port de l’Amitié ou de cette infrastructure vers le carrefour dit Bamako ; partez d’Atak El Kheir 2 en direction de l’Est ; promenez-vous en divers quartiers de la capitale…
Rassurez-vous, il ne s’agit pas de villégiature ! Loin de là : vous serez plutôt dégoûtés par les tonnes de détritus qui jonchent nos quartiers, même les plus chics.
Que dira le touriste, l’homme d’affaires ou n’importe quel visiteur officiel une fois à Nouakchott ? Que nous sommes nés avant la honte, comme disent nos amis ivoiriens. Que les bédouins que nous étions et que nous sommes toujours, du moins dans nos têtes, n’ont toujours pas assimilé la vie citadine. Que les sociétés chargées de collecter les ordures font tellement mal leur travail que la ville est devenue un dépotoir à ciel ouvert. Qu’avant de moderniser, il faut d’abord balayer.
Que nos décideurs n’ont toujours pas compris qu’il s’agit là d’un problème vital auquel il faut s’attaquer sérieusement, en mobilisant les moyens et en recourant, s’il le faut, à une expertise étrangère.
Il y a une décennie, la société française Pizzorno avec laquelle l’État avait signé une convention pour la collecte et l’enfouissement des ordures à Nouakchott s’en était bien tirée. Mais Ould Abdel Aziz, sur un de ses coups de tête dont il a le secret, décida subitement de résilier le contrat pour donner le marché, en forme de cadeaux politiques, à de petites entités qui se révélèrent incapables d’assurer le minimum.
On navigue depuis à vue dans un océan de détritus, d’eaux boueuses et de saletés de toutes sortes. Et on s’y plaît bien apparemment : la capitale d’un pays n’est-elle pas sa vitrine ?
Ahmed ould Cheikh
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