Bachar al-Assad rompt le silence huit jours après sa chute

Huit jours après avoir été renversé, l'ex-président syrien, Bachar al-Assad, est sorti lundi de son silence, affirmant qu'il n'avait fui la Syrie qu'après la chute de Damas et qualifiant les nouveaux dirigeants du pays de "terroristes".

Courrier international  – Lâché par ses alliés, la Russie et l’Iran, M. Assad a fui pour Moscou quand une coalition de groupes rebelles menée par des islamistes radicaux s’est emparée le 8 décembre de Damas, après une offensive éclair menée depuis le nord de la Syrie.

La chute de Bachar al-Assad a été accueillie par des scènes de liesse en Syrie, près de 14 ans après le début de la guerre civile déclenchée en 2011 par la répression de manifestations prodémocratie, qui a fait un demi-million de morts et provoqué la fuite à l’étranger de six millions de personnes.

« Mon départ de Syrie n’était pas planifié et n’a pas non plus eu lieu durant les dernières heures de la bataille, contrairement à certaines allégations », a déclaré Bachar al-Assad dans un communiqué en anglais.

« Moscou a exigé (…) une évacuation immédiate vers la Russie le dimanche 8 décembre au soir », a ajouté M. Assad, qui a dirigé d’une main de fer la Syrie pendant 24 ans, affirmant que son pays était désormais « aux mains des terroristes ».

 

AFP

Une coursière compte les dollars américains dans un bureau de change à Damas, le 16 décembre 2024

 

Le groupe islamiste radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS), l’ex-branche syrienne d’Al-Qaïda, à la tête de la coalition rebelle, affirme avoir rompu avec le jihadisme mais reste classé « terroriste » par plusieurs capitales occidentales, dont Washington.

Transition « crédible »

 

Après 50 ans de règne sans partage du clan Assad, les nouvelles autorités s’emploient à rassurer les capitales étrangères, qui prennent peu à peu contact avec leurs dirigeants, dont Abou Mohammad al-Jolani, le chef de HTS, qui se fait désormais appeler par son vrai nom, Ahmad al-Chareh.

Lundi, l’Union européenne a annoncé envoyer un haut représentant à Damas.

La cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, a affirmé que la Russie et l’Iran « ne doivent pas avoir de place » dans la Syrie de demain, et que l’UE soulèverait la question du devenir des bases militaires russes en Syrie avec le nouveau pouvoir.

L’envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie, Geir Pedersen, avait rencontré dimanche M. Jolani, devant qui il a souligné la nécessité d’une transition « crédible et inclusive », selon ses services.

 

AFP

Syrie : les principaux conflits en 54 ans sous la dynastie al-Assad

 

Le Royaume-Uni et les Etats-Unis ont également établi des contacts avec HTS et la France envoie mardi une mission diplomatique à Damas, la première depuis 12 ans.

Face à une situation régionale inflammable, les pays occidentaux restent méfiants vis-à-vis de HTS, mais aucun ne veut passer à côté de l’opportunité de renouer les liens avec la Syrie, conscients du risque de fragmentation et de résurgence du groupe jihadiste Etat islamique, qui n’a jamais été totalement éradiqué du pays.

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Damas (AFP)

 

 

 

 

Source : Courrier international (France)

 

 

 

 

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