Mémoire – Une loi permet désormais aux Afro-descendants d’obtenir la nationalité béninoise

Courrier international Ce texte s’inscrit dans une politique culturelle et mémorielle lancée par le président béninois, Patrice Talon, pour une reconnaissance des souffrances causées par la traite négrière. Entre le XVIIᵉ et le XIXᵉ siècle, les royaumes de Porto Novo et du Dahomey, situés dans le Bénin actuel, furent des plaques tournantes du trafic esclavagiste transatlantique.

Le gouvernement béninois a publié le 20 novembre le décret d’application d’une loi qui doit permettre aux Afro-descendants du monde entier de demander la nationalité béninoise, rapporte la Deutsche Welle. Selon cette loi, promulguée en septembre, les personnes qui souhaitent demander la nationalité de ce petit pays d’Afrique de l’Ouest doivent avoir 18 ans révolus, être ressortissants d’un État ou territoire non africain et pouvoir apporter la preuve de leur afro-descendance, définie comme le fait d’avoir “un ascendant africain subsaharien déporté dans le cadre de la traite des Noirs et du commerce triangulaire”, détaille le média allemand. Plusieurs moyens permettent d’attester cette afro-descendance : documents officiels, témoignages, ou tests ADN effectués par une institution reconnue par le Bénin.

 

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En 2019, le Ghana avait lancé un projet similaire, dont auraient bénéficié plus de 2 000 Afro-descendants, pour la plupart citoyens des États-Unis, du Canada ou encore des Caraïbes (dont le chanteur Stevie Wonder), rappelle la Deutsche Welle.

Les ambitions de la loi béninoise sont avant tout symboliques. Comme le résumait en mai le quotidien béninois La Nation, lors du dépôt du projet de loi, il s’agit de “faciliter la procédure aux descendants des personnes déportées et réduites en esclavage qui souhaitent développer un lien avec la terre de leurs ancêtres sur le continent africain”.

Si elle suscite l’enthousiasme de nombre d’Afro-descendants, cette disposition a reçu un accueil mitigé au Bénin même, relève le site d’actualité panafricain Afrik.com. Certains Béninois s’inquiètent en effet de possibles répercussions sur le marché de l’emploi, redoutant une compétition accrue. D’autres y voient des perspectives économiques ou une occasion de nouer des liens culturels.

 

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Source : Courrier international (France)

 

 

 

 

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