Une du jour – Vasco de Gama, le Portugais “qui a changé le monde”

À l’approche du 500ᵉ anniversaire de la mort de Vasco de Gama, décédé le 24 décembre 1524, l’hebdomadaire “Visão” lui consacre sa une du jeudi 12 décembre et un long dossier en hommage à l’homme qui, en montrant à l’Europe la route maritime vers l’Inde en 1498, “a ouvert une nouvelle ère dans le commerce mondial”.

Courrier international – Parmi les Portugais les plus célèbres aujourd’hui – le footballeur Cristiano Ronaldo a dépassé ses aînés, Luís Figo et Eusébio, ou encore la chanteuse Amália Rodrigues –, Visão souligne que “trois figures universelles demeurent” : le prince Henri le Navigateur, Vasco de Gama et Fernand de Magellan. L’hebdomadaire consacre sa une du jeudi 12 décembre au deuxième et s’interroge : “Que faut-il célébrer à l’occasion du 500e anniversaire de sa mort ?”

Le magazine rappelle d’abord l’essentiel : en 1498, quelque quatre-vingts ans après le début de l’aventure maritime portugaise lors de la prise de Ceuta en Afrique du Nord, Vasco de Gama a commandé l’expédition qui a montré à l’Europe comment naviguer directement vers l’Inde, en rapportant des épices convoitées, notamment le piment, sans passer par des intermédiaires :

“Cet exploit littéralement épicé a ouvert une nouvelle ère dans l’histoire de l’humanité. Dès lors, les peuples d’Occident et d’Orient ont eu une vision globale de la planète qu’ils partageaient. Et une ère de commerce et d’échanges culturels s’est développée pour l’éternité.”

Leader autoritaire et violent

On apprend que Vasco de Gama, probablement né vers 1469 à Sines, dans le sud-ouest du Portugal, est issu de la petite noblesse provinciale. Leader autoritaire dans l’âme et seulement âgé d’une trentaine d’années, il se voit confier par le roi Manuel 1er, dont l’accession au pouvoir marque le début des “grandes découvertes”, le commandement de la fameuse expédition vers l’Inde, où Gama va torturer, piller et tuer. Sa “politique de terreur” va laisser des séquelles.

Plus tard, l’amiral obtiendra au Portugal le titre de comte. Aucun autre navigateur ne connaîtra une telle ascension sociale. Sa présence dans l’imaginaire collectif portugais est depuis garantie par le poème épique “Os Lusíadas” de Luis de Camões, qui fut publié en 1572.

Dans une tribune, José Neves, professeur d’histoire à l’université Nova de Lisbonne, n’est pas très emballé par le “folklore commémoratif” qui s’annonce autour du navigateur et qui peut être considéré, selon lui, “comme la dernière palpitation d’un cadavre, celui de l’Occident moderne. Dans un monde postcolonial et multipolaire, annoncé par l’émergence des Brics et d’innombrables mouvements de décolonisation de la mémoire, la célébration de la mort d’une figure comme Vasco de Gama aura le même effet qu’une goutte d’eau dans le désert.”

Source : Courrier international (France)

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