Deutsche Welle – Après la rupture des accords de défense et de sécurité, annoncée fin novembre par le gouvernement tchadien, la France entame, désormais, le retrait de ses troupes présentes sur le sol tchadien.
La décision de N’Djamena de dénoncer l’accord de défense avec la France, son vieil allié, a pris Paris de court. Et la France emboîte le pas en déclenchant le retrait de ses troupes.
Le Tchad était un maillon clé de la présence militaire française en Afrique. N’Djamena constituait aussi le dernier point d’ancrage de Paris au Sahel, après les retraits forcés de ses troupes au Mali, au Burkina Faso et au Niger.
Pour Gondeu Ladiba, professeur à l’Université de N’Djamena, le départ des avions de chasse témoigne de l’escalade entre le Tchad et la France.
« Je crois que cette relation tumultueuse entre Paris et N’Djamena présage, pour nous, un avenir avec un point d’interrogation. Parce qu’on ne sait pas si la France part définitivement, ou bien si elle dira que c’est seulement quelques éléments de son armée qui vont partir… Il y a tellement de zones d’ombre, tellement de zones d’obscurité, donc on ne sait pas », a dit Gondeu Ladiba.
« Cette décision est brutale »
Selon les diplomates de deux pays, le désengagement des autres capacités militaires françaises présentes au Tchad est en discussion entre Paris et N’Djamena. Cela comprend aussi le retrait d’environ 1.000 soldats encore déployés sur place.
Jacques Ngarassal Saham, coordonnateur de l’Organisation tchadienne de lutte contre la corruption et du mouvement citoyen Tournons la page, pense que la décision du Tchad est avant tout une affirmation de la souveraineté, tout en déplorant que le retrait de troupes françaises ait été, dit-il, précipité.
« Pour nous, cette décision est brutale, et l’opinion ne sait pas se saisir de la question. Mais il doit y avoir des non-dits en rapport à cette décision », explique Jacques Ngarassal Saham.
Source : Deutsche Welle (Allemagne)
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