Ils ont reconstruit Notre-Dame : Alou Dembélé, l’échafaudeur bâtisseur du monstre d’acier

Le Parisien – Monter, démonter, puis remonter. Une gymnastique à laquelle se prête Alou Dembélé, 48 ans, depuis les prémices de la restauration. Barreau par barreau, étage par étage, cet échafaudeur a érigé des milliers de tonnes d’acier autour de la cathédrale jusqu’au sommet de la flèche.

Il était déjà là. Avant même que le sinistre du 15 avril 2019 ne se produise et que les caméras du monde entier ne se braquent sur cet emblème national. À envelopper les toitures de Notre-Dame de Paris d’une carapace métallique avant leur restauration. La cathédrale n’a plus de secret pour Alou Dembélé. Pourtant, chaque jour qu’il passe sur le chantier, cet échafaudeur et chef d’équipe de 48 ans se dit « impressionné ».

Impressionné par la grandiosité du joyau gothique érigé à partir du XIIe siècle sur l’île de la Cité (IVe) et admiratif du travail accompli par ses collègues et lui-même. « La structure montée autour de la voûte de la croisée du transept était inédite. Nous avons créé des accès pour tous les corps de métier, nous sommes le premier et le dernier maillon de la chaîne sur ce chantier », insiste-t-il, avec satisfaction.

Car ces installations — des milliers de tonnes d’acier — ont servi à sécuriser le monument et ont permis aux compagnons d’apporter leur matériel et de travailler dans chacun des recoins, « d’aller là où ne peut pas, au plus près du monument ».

L’abside, « un vrai casse-tête ! »

« Le montage de l’échafaudage de l’abside m’a particulièrement marqué, raconte ce professionnel du bâtiment. Cette partie de la cathédrale a une forme arrondie, un vrai casse-tête pour nous ! » Une gymnastique minutieuse qui nécessite des « plans par centaines et des briefings quotidiens ».

Depuis l’incendie, les échafaudeurs — jusqu’à une soixantaine présents simultanément — ne cessent de monter et démonter leurs structures métalliques. « On n’arrête pas », résume Alou Dembélé. Quelques jours avant la réouverture de la cathédrale, sa flèche était à nouveau encerclée d’étages d’acier pour permettre la couverture en plomb de la partie inférieure à l’aiguille.

« Je garderai toujours en tête le jour où nous avons posé le coq au sommet de la flèche. C’était un samedi. J’y étais, je n’étais jamais monté aussi haut, raconte l’échafaudeur. Savoir que j’ai participé à l’assemblage des derniers barreaux, c’est une fierté. »

Paul Abran

Source : Le Parisien –  (Le 06 décembre 2024)

Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source www.kassataya.com

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page