Le HuffPost – C’est un rapport documenté qui s’appuie sur des recherches de terrain, des images satellites et des déclarations de hauts responsables israéliens. Alors que l’aide humanitaire reste insuffisante à Gaza et que l’ONU alerte sur la famine qui se profile, Amnesty International a accusé l’État d’Israël, mercredi 4 décembre, de « commettre un génocide » contre les Palestiniens dans l’enclave. L’ONG a appelé la communauté internationale à ne pas s’en rendre « complice ».
Ce rapport de 300 pages met en avant « suffisamment d’éléments pour conclure qu’Israël a commis et continue de commettre un génocide contre les Palestiniens de la bande de Gaza » depuis le début de la guerre, indique Amnesty International. L’ONG explique se fonder sur la définition juridique de la Convention sur le génocide de 1948 de l’ONU. Selon cette dernière, le génocide est caractérisé par « des actes commis dans l’intention de détruire, en tout ou partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux ».
« Nos recherches prouvent ainsi que 3 actes constitutifs d’un génocide ont bien été commis à Gaza », affirme Amnesty, sur les 5 possibles selon la Convention de 1948. Un seul de ces actes est nécessaire à la qualification de génocide et l’organisation précise que cet acte doit avoir été commis avec « l’intention spécifique de détruire ».
« Des conditions de vie entraînant une mort lente »
Le premier point visé par Amnesty consiste en le « meurtre des membres du groupe ». Israël est aussi responsable selon Amnesty d’« atteintes graves à l’intégrité physique et mentale des membres du groupe ». En plus des blessés, le rapport dénonce « plusieurs générations qui ont disparu sous les bombes » et des séquelles psychologiques « incommensurables » chez les Palestiniens.
Depuis le début de la guerre déclenchée en représailles par Israël, 44 532 personnes sont mortes à Gaza, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU. L’ONG pointe parmi eux la mort de plus de 13 000 enfants.
Denier point, la « soumission à des conditions de vie entraînant une mort lente ». Israël a décrété dès octobre 2023 un « siège complet » du territoire, qui compte près de 2,4 millions d’habitants, avec le mot d’ordre suivant : « Pas d’électricité, pas d’eau, pas de gaz », et impose désormais des restrictions sévères à l’acheminement de l’aide. Les Palestiniens y sont soumis à « la malnutrition, la famine et la maladie », qui les « exposent à une mort lente, calculée », affirme Amnesty. Le groupe évoque aussi la destruction du système de santé, le déplacement forcé de 90 % de la population et la quasi-impossibilité d’acheminer l’aide humanitaire pour venir en aide aux Gazaouis.
Source : Le HuffPost avec AFP (Le 05 décembre 2024)
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