Une jeune fille violée. Encore une ? Le fait en soi odieux est rendu encore plus sordide par les circonstances de sa survenue. Il n’y a plus qu’à espérer, même si cela ne serait qu’une maigre consolation, qu’il suscitera une indignation à la hauteur de celle ayant émergé dans des réseaux sociaux.
Espérons surtout que les pouvoirs publics feront de ce sujet une priorité nationale et, dans l’attente, que le crime connaitra la réponse implacable qu’il appelle. Il ne s’agit pas de faire un exemple mais d’éradiquer sur le long terme le présumé sentiment d’impunité et donc de banalisation ambiant. Une vraie éducation aux relations femmes/homme est à initier. Elle pourrait percuter des obstacles puissants. C’est le prix à payer.
Tout ce qui peut installer dans les mentalités et l’esprit public un patriarcat de fait et conduire à son intériorisation, tout ce qui contribue à instituer la femme en objet de fantasme et de frustration refoulée participe potentiellement de la construction d’un imaginaire gros de « dérives ».
L’acceptation de masques sociaux dont on sait qu’ils cachent surtout la tartufferie n’arrange rien. Le discours public même doit être questionné. Peut-être aussi l’humour, ce permis de transgresser. Il faut une certaine vigilance face à la marchandisation en pointillé parasitant inconsciemment les relations femmes/ hommes et vouant les premières à un univers consumériste. Les femmes ont peut-être un rôle à jouer à ce niveau.
La culture du viol prend quelquefois racine dans le non-dit, l’implicite. Il ne s’agit pas ici de mimer des débats dont la transposition serait hors sol mais plus prosaïquement de rappeler sans cesse dans le discours public que le viol est un crime autant que certains comportements qui peuvent y mener. Il s’agit d’en sanctionner sans concession les auteurs. Sensibiliser pour ne pas avoir sanctionner. Sanctionner ceux qui se seront montrés imperméables à la sensibilisation.
Tijane BAL pour Kassataya.com